Parce que le rapport de l'émissaire spécial du secrétaire général de l'ONU au Sahara occidental ne lui a pas plu et n'a pas été dans le sens du poil, le Maroc a dénoncé M. Ross. Ce pays a décidé de lui retirer sa confiance. Le rapport mettait en cause des agissements du Maroc qui mettent des bâtons dans les roues de la Minurso. Dans ce document, rendu public le mois dernier, le représentant du Secrétaire général de l'ONU avait affirmé que la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental) «éprouvait des difficultés pour effectuer ses missions».Et d'ajouter que «la mission n'est en mesure ni d'exercer pleinement ses fonctions de surveillance, d'observation et de liaison liées au maintien de la paix, ni d'endiguer, de sa propre autorité, l'érosion de ses capacités de mettre en œuvre son mandat». Christopher Ross a notamment souligné que «le principe de neutralité de la Minurso est, depuis de nombreuses années, compromis par le Maroc». Suite à ce rapport, le Conseil de sécurité de l'ONU avait adopté une résolution sur le Sahara occidental, dans laquelle il a réaffirmé la solution «permettant l'autodétermination du peuple sahraoui», tout en insistant sur la nécessité d'une totale liberté de mouvement de la Minurso. Ce n'est donc pas fait pour plaire au royaume chérifien qui a décidé, apparemment, de ne plus reconnaître l'émissaire onusien. Comme si le Maroc lui avait, un jour, prêté main forte. Surtout que l'ONU a reconnu le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. Après cette décision, le secrétaire général de l'ONU a réaffirmé son entière confiance en son émissaire, tout comme l'Algérie qui continue à le soutenir, dès lors qu'il s'agit là d'un problème de décolonisation pur et simple.Réagissant à cette information, le Polisario a estimé que la décision est «infondée et arbitraire». «Cette décision, aussi grave qu'injustifiée, est un nouveau défi intolérable et inadmissible du Maroc à la communauté internationale et au secrétaire général de l'ONU.» F. A./APS