Photo : S. Zoheir Par Samira Imadalou Ce sont au total 120 laiteries, dont 15 filiales du groupe industriel public de lait, qui se partagent les parts du marché du lait en Algérie. Conformément au dispositif mis en place en janvier 2011 pour le développement de la filière lait, l'ensemble de ces transformateurs intègrent le lait cru dans leur processus de production.Quelque 26 000 éleveurs sont liés par des contrats avec ces transformateurs, qui gèrent la subvention de l'Etat.Les résultats enregistrés jusque-là en termes d'intégration sont jugés satisfaisants. Selon le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, la production a enregistré, au cours des quatre premiers mois de l'année, un total de 1,43 milliard de litres de lait, toutes productions confondues, pour un objectif global annuel retenu au titre des contrats de performances pour 2012 de 2,88 milliards de litres de lait.Ainsi, la quantité de lait cru collectée a atteint 286 millions de litres pour cette période. Elle est déjà supérieure au niveau de la moyenne annuelle de la collecte de lait enregistrée, lors de la période 2005-2008, et qui était de l'ordre de 200 millions de litres /an, toujours selon la même source. A noter que les wilayas de Sétif, Sidi Bel Abbès, Skikda et Batna réalisent 23% de la production nationale. De leur côté, les wilayas de Sétif, Tizi Ouzou, Bordj Bou Arréridj, Sidi Bel Abbès, Tlemcen et Souk Ahras totalisent plus de la moitié de la collecte nationale de lait cru, soit 54%.Une production principalement achetée par les filiales de Giplait qui assurent 50% des besoins du marché en lait particulièrement en lait pasteurisé en sachet (LPS). Ce groupe qui a bénéficié d'un plan d'assainissement de la part du gouvernement tente d'ailleurs de se redresser en s'orientant vers la collecte du lait pour améliorer ses capacités de production qui ont atteint près de 1,1 milliard de litres en 2011 pour une production de près de 920 millions de litre (814 millions de litres pour le LPS) contre 550 millions de litres en 2006 (431 millions de litres pour le LPS).L'entreprise qui a réalisé à travers ses quinze filiales un chiffre d'affaires de 23 milliards de dinars en 2011 compte conformément au plan arrêté par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural poursuivre la politique d'intégration de lait cru dans la production laitière. Il est prévu dans ce cadre d'atteindre un taux d'intégration de 85% à l'horizon 2014 en améliorant le niveau de collecte et de l'augmenter à 391 millions de litres par rapport à 2009, une année durant laquelle la collecte était de l'ordre de 107 millions de litres. Un chiffre qui a connu une amélioration notable en 2011. Les 14 filiales de Giplait concernées par la collecte ont, en effet, enregistré durant cette période une collecte globale de lait cru de 169 millions de litres. En 2012, il est prévu une collecte de 250 millions de litres de lait et un taux d'intégration de 40%.En sommed'année en année, les filiales de Giplait intensifient leurs relations avec les éleveurs et les collecteurs de manière à diminuer le recours à la poudre de lait dont les importations ont, pour rappel, connu une nette baisse durant les trois premiers mois de l'année en cours. Cette situation est appelée à être consolidée. Pour cela, une importante enveloppe financière de 3 milliards de dinars a été dégagée pour assurer les investissements arrêtés au titre du plan quinquennal 2010/2014. Réussira-t-on à travers ce plan qui prend en charge plusieurs volets (formation, transport, distribution, production…) à éviter les crises que connaît la filière régulièrement ? Cette question s'impose d'autant que le défi à relever est de disposer d'une réserve capacitaire suffisante pour permettre la régulation du marché LPS, lequel reste toujours soumis aux problèmes de distribution notamment dans les grandes villes où la demande en LPS est importante.Mais pour cela, faudrait-il mener ce plan à bon port en respectant le plan d'action arrêté. Etant dans un état de dégradée puisqu'elles remontent à 1998, date de restructuration des offices régionaux du lait, les filiales de Giplait ont besoin d'être modernisées. Les plans d'action spécifiques par filiale concernent ainsi la création et la modernisation des centres de collecte ; la densification des réseaux de collecte ; l'acquisition de matériel de transport de lait ; l'acquisition d'équipement de stockage sous froid, à la ferme et dans les centres de collecte et, enfin, la formation permanente du personnel chargé des activités agro élevage et des éleveurs potentiels. Giplait sera-t-il à la hauteur de ce plan de redressement et à la hauteur de la demande nationale en lait ?