La gouvernance dans l'entreprise algérienne a été au centre du 11e Symposium International du MDI Business School, organisé en collaboration avec Oxford Business Group (OBG). Pour Réda Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), qui s'est exprimé à l'ouverture de la rencontre, «il est nécessaire d'adopter et d'appliquer les règles de bonne gouvernance, dans les entreprises et institutions algériennes. Cette action est rendue urgente, selon ses propos, après l'ouverture économique des années 1990, pour renforcer la compétitivité des entreprises».Dans sa contribution, M. Hamiani a estimé que «les entreprises algériennes sont conscientes qu'il est vital de faire évoluer progressivement notre modèle de gouvernance, qui conserve encore des archaïsmes, vers un modèle fondé sur la norme, la compétence, la transparence, la responsabilité et la création de valeurs. Les chefs d'entreprises algériens savent qu'il s'agit là d'un enjeu essentiel, parce que cette évolution est indissociable du projet de société libérale que nous construisons. Ils sont conscients que l'enjeu de leur engagement dans cette voie est celui de l'avenir d'une Algérie moderne et compétitive. Ils savent aussi que c'est par le marqueur de la gouvernance que se forgera, à l'avenir, l'image de leurs entreprises» a-t-il dit.Le président du FCE a plaidé, dans la foulée, pour «une gouvernance d'entreprise de qualité et cohérente dans son ensemble, une gouvernance moderne et efficace, qui rend possible la mise en œuvre de processus de réflexion, d'innovation et de changements qui permettront de transformer nos entreprises en structures responsables et dynamiques». Cependant, le patron du FCE reconnaît que «l'environnement juridique de l'économie algérienne a évolué dans le bon sens et le cadre institutionnel a connu des avancées incontestables, bien que beaucoup reste à faire pour mettre en adéquation ces avancées avec les pratiques quotidiennes qui entravent lourdement les initiatives». De son côté, Abderrahmane Benkhalfa a souligné l'importance de la gouvernance, dans la mesure où il s'agit d'un facteur crucial dans le développement économique d'un pays.Le directeur général de MDI-Business School, Brahim Benabdeslem, a, quant à lui, assuré que «cette édition se fixe comme objectif d'offrir aux différents participants un espace de réflexion croisé sur la question stratégique de la gouvernance en tant que facteur de développement durable, dans un pays comme l'Algérie. «C'est aussi un point de rencontre et de réflexion sur les nouveaux modèles de gouvernance, les bilans d'expérience, les moyens mis en œuvre pour faire progresser les mentalités et la culture du contrôle responsable, les efforts d'information et de transparence», a-t-il souligné. De son côté, Michel Dupuis, professeur à l'université de Lille 2 (France), pense que «la bonne gouvernance de l'entreprise passe par la bonne gouvernance de la propriété industrielle (les marques, les brevets et modèles)». Selon lui, l'Algérie «devrait développer la gouvernance d'entreprise en reprenant les expériences européennes, sans reproduire leurs erreurs». Le symposium, qui se poursuivra aujourd'hui, devra aborder plusieurs autres problématiques, telles que la crise de gouvernance en Algérie, ses enjeux stratégiques et les priorités à mettre en œuvre. S. B.