La problématique de la bonne gouvernance de l'entreprise a été au menu hier à Alger des travaux du 11éme Symposium International de MDI Business School, auquel participent des experts et spécialistes en finances, gestion et économie algériens et étrangers. Ce 11ème Symposium, qui se veut une porte sur la bonne gouvernance, donne la parole, au sein de panels thématiques, à des experts nationaux et internationaux pour aborder ce sujet d'actualité, avec des espaces de débats et d'échanges sous forme de tables rondes sur les enjeux de la bonne gouvernance pour l'entreprise et les administrations économiques, avec des rencontres de milieux professionnels, institutionnels et académiques. Selon le directeur général de MDI-Business School, M. Brahim Benabdeslem, cette édition se fixe comme objectif d'offrir aux différents participants un espace de réflexion croisée sur la question stratégique de la gouvernance en tant que facteur de développement durable dans un pays comme l'Algérie, qui présente à la fois des «faiblesses structurelles» et de «forts potentiels». «C'est aussi un point de rencontre et de réflexion sur les nouveaux modèles de gouvernance, les bilans d'expérience, les moyens mis en oeuvre pour faire progresser les mentalités et la culture du contrôle responsable, les efforts d'information et de transparence ‘', notamment, a-t-il déclaré. Pour sa part, le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), M. Réda Hamiani, a estimé que les entreprises algériennes sont conscientes qu'il «est vital de faire évoluer progressivement notre modèle de gouvernance, qui conserve encore des archaïsmes, vers un modèle fondé sur la norme, la compétence, la transparence, la responsabilité et la création de valeurs». «Les chefs d'entreprises algériens savent qu'il s'agit là d'un enjeu essentiel parce que cette évolution est indissociable du projet de société libérale que nous construisons. Ils sont conscients que l'enjeu de leur engagement dans cette voie est celui de l'avenir d'une Algérie moderne et compétitive. Ils savent aussi que c'est par le marqueur de la gouvernance que se forgera à l'avenir l'image de leurs entreprises». Dans ce contexte, M. Hamiani a indiqué que les «transformations fondamentales que connaît l'économie algérienne ainsi que la place et le rôle sans cesse croissant de l'entreprise privée dans cette économie exigent, en effet, une gouvernance d'entreprise de qualité et cohérente dans son ensemble, une gouvernance moderne et efficace qui rend possible la mise en oeuvre de processus de réflexion, d'innovation et de changements qui permettront de transformer nos entreprises en structures responsables et dynamiques». D'autre part, M. Hamiani reconnaît que «l'environnement juridique de l'économie algérienne a évolué dans le bon sens et le cadre institutionnel a connu des avancées incontestables. Cependant, beaucoup reste à faire pour mettre en adéquation ces avancées avec les pratiques quotidiennes qui entravent lourdement les initiatives». De son côté, le directeur du Conseil national de la recherche scientifique en France (CNRS), M. Boualem Alinet, a expliqué que l'objectif de cette rencontre est d'»identifier les sources de disfonctionnements de la gouvernance en Algérie, qu'il s'agisse d'entreprises ou d'administrations économiques pour imaginer les meilleures propositions utiles au développement du pays et de ses entreprises, selon des priorités nationales de performance, de flexibilité de la justice sociale, de compétitivité et de lutte contre toute forme de fraude ou de corruption». Pour ce professeur à l'université de Nice, il est important que l'»Algérie ne reproduise pas les erreurs du passé sans pour autant copier des modèles de gouvernance qui ne seraient pas adaptés à nos contraintes, à notre culture, à la spécificité de nos entreprises et à nos objectifs de développement économique». «La gouvernance est une affaire suffisamment sérieuse pour ne pas être laissée au hasard et à l'improvisation, c'est la raison pour laquelle toutes les parties prenantes algériennes doivent être mobilisées dans cet effort national», a-t-il ajouté. Pour M. Michel Dupuis, professeur à l'université de Lille 2 (France), «la bonne gouvernance de l'entreprise passe par la bonne gouvernance de la propriété industrielle (les marques, les brevets et modèles)». Selon lui, l'Algérie «devrait développer la gouvernance d'entreprise en reprenant les expériences européennes sans reproduire leurs erreurs». Le Symposium International de MDI Business School est un évènement majeur de l'actualité managériale et économique algérienne, organisé chaque année, et constitue un espace d'échanges entre le monde académique et de la recherche et celui de l'entreprise.