De notre correspondant à Constantine, Nasser Hannachi
En plus des touristes occasionnels, les établissements scolaires sont les fidèles invités du musée national Cirta. Chaque année, l'espace est visité par de nombreux curieux qui viennent découvrir les ères historiques qui y sont représentées. Il existe une animation et une vie propre au musée auxquelles concourent des techniciens et archéologues engagés à plein temps. Mais si les étudiants en fin de cycle tirent profit des ressources du musée qui sont nécessaires pour leur thèse, il reste à étaler ces legs en dehors de la structure pour permettre aux non-initiés de connaître Constantine à travers les siècles. A cet effet, une belle tradition s'est imposée d'elle-même pour répondre à cette préoccupation. Il s'agit de la création de la valise muséale. En l'absence d'une stratégie globale efficiente de socialisation qui devrait associer plusieurs organismes publics, le secteur du tourisme notamment et aussi les associations et des bénévoles, cette vitrine diffuse, même modestement, les objets retraçant les ères constantinoises.Destinée aux contrées excentrées du chef-lieu, ce «musée ambulant» renferme un panorama riche. Il permet aux populations et férus de l'antiquité de voir des échantillons du patrimoine historique de la cité millénaire à travers des objets et des cartes. Après une première expérience en milieu éducatif et scolaire jugée fructueuse par les collaborateurs activant au sein du musée, les responsables de la culture ont élargi l'option aux villes dans le cadre des échanges culturels inter-wilayas instaurés par le ministère de la Culture.«C'est une bonne chose de vulgariser toutes ses richesses. Mais les responsables ne doivent pas se limiter à activer intensément lors du mois du patrimoine seulement. L'activité muséale extra-muros doit maintenir son rythme à longueur d'année», soutient un féru de l'antiquité. «La vulgarisation des acquis inventoriés au musée est aussi nécessaire pour aiguillonner un tourisme local demeurant en berne faute d'un grand espace, d'autant que le musée détient une réserve non encore exposée au large public», ajoutera-t-il. En effet, le musée Cirta renferme un trésor inestimable. Et il est inconcevable, selon certains observateurs, que cette richesse ne soit pas connue de tous. «Il faut inciter les personnes à s'intéresser à ce patrimoine matériel et immatériel, non seulement par des expositions toutes faites. Le recours à des explications est nécessaire pour inculquer à la population l'importance de connaître les temps historiques ayant constitué leur région et l'importance de se pencher sur la préservation du patrimoine», ont-ils souligné. Pour ce faire, Constantine maintient une bonne activité muséale grâce à l'action menée depuis des années par l'Association des Amis du musée qui partage toutes les initiatives entreprises par la direction et initie ses propres actions à l'occasion de diverses manifestations. Ainsi, chaque année, le musée et l'association s'illustrent par des nouveautés. Pourtant, les Amis du musée n'activent qu'avec les moyens qu'ils ont à leur disposition et qui sont bien modestes. «C'est par passion que l'on essaye de rassembler tout ce qui peut contribuer à la reconstitution de l'histoire antique de Constantine», indique un membre de l'association.Par ailleurs, en matière de collectes d'objets rares, ladite association joue un rôle important dans la sensibilisation des citoyens, les invitant à enrichir le capital du musée et par ricochet le conserver. Sortir des murs pour valoriser davantage les objets rares demeure l'autre défi assigné au musée Cirta, surtout si les moyens financiers suivent.