Plusieurs capitales occidentales ont durci leur position à l'égard de Damas annonçant l'expulsion des représentants diplomatiques syriens dans leur capitale. Cette vague d'expulsions vient en représailles contre les événements de Houla, où une centaine de personnes ont été tués. Le mouvement a été entamé par la France qui a annoncé l'expulsion de l'ambassadrice à Paris, Lamia Chakkour, et une réunion du groupe des pays «amis de la Syrie» sur la situation dans ce pays. L'ambassadrice a été déclarée persona non grata en France, un pays foncièrement dans une position de défiance envers Damas. A suivie la convocation de l'ambassadeur de Syrie en Allemagne et son expulsion. Le chargé d'affaires syrien à Londres, déjà convoqué par le Foreign Office, a lui aussi été prié de quitter le pays. En fait la Syrie ne disposait plus d'ambassadeur en Grande- Bretagne depuis plusieurs mois, le chargé d'affaires étant son plus haut représentant au Royaume-Uni. Dans le même mouvement, Rome et Madrid ont signifié la mesure analogue au représentant diplomatique syrien, tandis que l'ambassadeur syrien en Belgique a été convoqué. L'UE a démenti qu'il y avait concertation sur ces décisions, mais la mesure était prévisible. Le discours des capitales occidentales envers Damas devenant de plus en plus dur au fil de la crise. Jusqu'ici, les capitales européennes ont régulièrement émis des opinions divergentes sur la nécessité de garder des relations diplomatiques avec Damas. Deux autres capitales ont emboité le pas au européens. L'Australie a annoncé l'expulsion du chargé d'affaires syrien et d'un autre diplomate, tout comme le Canada qui a expulsé des diplomates en poste à Ottawa. Le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition, a salué cette vague d'expulsions susceptible d'accroître la pression sur Damas. La majorité des pays occidentaux avaient fermé leur représentation dans la capitale syrienne au début de la crise en Syrie. Cependant le récent massacre de Houla a provoqué le choc et l'indignation. Au moins 108 personnes y avaient été tuées, atteintes par des éclats d'obus, dont 49 enfants. L'opposition a accusé le régime d'être sciemment derrière le massacre, alors que Damas l'a imputé aux mouvements clandestins visant à semer le chaos dans le pays dans le but d'internationaliser la crise. Les violences continuent à faire des dizaines de victimes tous les jours en Syrie en dépit de l'entrée en vigueur, le 12 avril dernier, d'un cessez-le-feu en vertu du plan de paix de l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe, Kofi Annan. En 14 mois, les violences ont fait plus de 13 000 morts, dont plus de 1 800 depuis le 12 avril, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme. M. B./Agences