Photo : Riad Par Karima Mokrani Les épreuves du baccalauréat 2012 se poursuivent dans des conditions relativement bonnes malgré la persistance des rumeurs de fuites, concernant particulièrement les sujets de langue arabe. L'information circulait de bouche à oreille et via le réseau social Facebook, la veille même de l'examen et ne cesse de se transmettre d'un compte à un autre, histoire de faire parler les internautes sur la question et faire réagir les services du ministère de l'Education nationale. Niet. Ça tombe dans l'oreille d'un sourd. «Il est impossible qu'il y ait des fuites. Nous avons pris toutes les mesures nécessaires pour empêcher cela», martèle le ministre, Boubekeur Benbouzid, chaque fois que la question lui est posée par des journalistes, des parents d'élèves ou autres. Ce n'est pas la première fois que ce genre de rumeur sort, d'on ne sait où, plus pour déstabiliser les candidats et discréditer l'examen que pour mettre en garde contre un danger réel et arrêter son avancée. «C'était la même chose l'année dernière. Depuis le début des épreuves, les rumeurs n'ont pas arrêté de fuser de partout, perturbant fortement les candidats et leurs parents. En fin de compte, il s'est avéré que ces rumeurs sont sans fondement. On ne peut pas discréditer ou annuler un examen sans preuves tangibles», indique le père d'un élève de terminale qui passe son examen de baccalauréat pour la seconde fois. Et ce dernier d'appeler les parents à faire montre de calme et de sérénité: «Nous devons être des gens réfléchis. Il ne faut pas croire tout ce que l'on nous dit.»Pour le contenu des sujets, ce n'est pas du gâteau, estiment les candidats. «Rien à voir avec l'année dernière. C'était donné. Pour cette année, les sujets sont longs, très peu abordables», rapporte une femme proche du domaine de l'enseignement. Notre interlocutrice cite le cas du sujet d'anglais pour la filière «Mathématiques techniques». «J'étais choquée, je ne m'y attendais pas. C'était lourd, dosé. On dirait qu'ils l'ont fait exprès pour limiter le nombre des lauréats. Des enseignants à l'université se plaignent du niveau des nouveaux bacheliers qui atterrissent dans leurs classes. Eux aussi en souffrent. C'est peut être eux qui ont demandé à limiter le nombre des nouveaux bacheliers et ont exigé un niveau supérieur». Au lycée El Idrissi, dans la commune de Sidi M'hamed (Alger), des candidats de la filière «Mathématiques techniques» constatent que l'épreuve de «technologie» est aussi peu abordable que celle des mathématiques, la veille. «Avec ces sujets, nous pourrions réussir notre examen mais avec des moyennes faibles. Quels choix aurions-nous à faire avec un de 10/20?», interrogent-ils. Une enseignante rappelle que le nombre des candidats au baccalauréat cette année est nettement plus élevé que celui de l'année dernière : +12%. C'est peut être une raison pour réduire le nombre des étudiants en première année, pense-t-elle.