Le président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA) a déclaré que la tripartite aura lieu après l'élection présidentielle, mais auparavant, soit avant la fin de l'année, est prévue une rencontre avec le ministre du Travail pour l'évaluation du pacte économique et social. M. Mohand Saïd Naït Abdelaziz a aussi et encore une fois remis en question le système de mise à niveau des PME qui souffre de dysfonctionnements et connaît un retard dans sa concrétisation sur le terrain. Dans une conférence de presse qu'il a animée, hier, au siège de son organisation, à l'issue de la réunion mensuelle de son bureau, M. Naït Abdelaziz a abordé les questions économiques nationales et internationales. D'emblée, le conférencier rappelle que son organisation a «toujours défendu» l'économie nationale en général et les PME (petites et moyennes entreprises) en particulier. Mais, rappelle-t-il, «la mise à niveau de ces dernières n'a pas été une réussite car elles n'arrivent pas à avancer sur le terrain. Malgré les efforts consentis par l'Etat, un problème majeur se pose qui est celui de la mise en œuvre des décisions diverses sur le terrain». Et d'ajouter que le secteur économique a payé l'indifférence des administrations, dans certains cas. M. Naït Abdelaziz dira que «l'Algérie qui connaît maintenant une embellie financière doit injecter des moyens dans le secteur économique et surtout celui de la PME. Ces dernières, si elles ne sont pas aidées, risquent de déposer le bilan». Sur l'évaluation du pacte économique et social, le président de la CNPA a rappelé que son organisation a exigé de mettre en place un instrument pour évaluer les résultats. «Il n'est pas question pour nous d'avoir des réunions marathoniennes sans lendemain», a signalé le conférencier ajoutant que «la CNPA a toujours défendu et privilégié la voie du dialogue». Et d'annoncer qu'une réunion avec Tayeb Louh aura lieu avant la fin de l'année en cours. Pour M. Naït Abdelaziz, les résultats de ce pacte se sont traduits sur le terrain par les augmentations des salaires des travailleurs de la fonction publique. Les statuts particuliers sont en train d'être finalisés. Interrogé sur l'impact de la crise économique sur les entreprises algériennes, le conférencier a dit que «nous sommes tous dans un même bateau et nous ne pouvons rester indifférents ou ne pas nous inquiéter pour notre pays. Il est vrai que le gouvernement algérien a rassuré les citoyens quant à cette crise mais il faut quand même rester vigilants». De plus, si notre pays n'est pas vraiment touché c'est grâce aux mesures prises par le gouvernement consistant, entre autres, à effacer les dettes et à ne pas créer un fonds souverain. «Le problème de l'Algérie maintenant, c'est la dépendance économique vis-à-vis de l'étranger». Tout en signalant que «la crise économique réelle n'est pas encore là», notre interlocuteur dira que «l'euro est en train de se déprécier par rapport au dollar et c'est à notre avantage, car nous encaissons en dollars et nous payons en euros. Aujourd'hui, la balle est dans le camp des opérateurs économiques mais aussi du consommateur qui doit consommer algérien pour réduire la facture». Pour sa part, Bouklia Hassane, vice-président de la CNPA, spécialiste en économie, a déclaré que «les grands projets faits en Algérie sont évalués en dinars et donc il n'y a pas de risque de dévaluation». A cela s'ajoute le fait que «l'Algérie ne dispose pas de fonds souverain, ce qui la met à l'abri de la crise». Cela étant, «le gouvernement doit avoir une vision à long terme pour nous prémunir contre la crise». Le communiqué final de la réunion mensuelle du bureau exécutif de la CNPA et concernant la crise financière internationale signale la nécessité d'«une plus grande vigilance pour éviter au pays, compte tenu de la structure de ses exportations, un bradage de ses ressources et l'hypothèque de ses capacités en matière de développement économique et social pour le futur». Sur la tripartite, le communiqué signale qu'«elle est et demeure la voie moderne de tout dialogue économique et social». B. A.