La Confédération nationale du patronat propose la création d'une agence autonome qui se chargera exclusivement du dossier des privatisations. Une tripartite économique, gouvernement, Ugta et patronat, aura lieu au courant du premier semestre 2009. Elle sera précédée, avant la fin de l'année en cours, par une tripartite au sommet regroupant les trois partenaires sociaux avec à l'ordre du jour, l'évaluation du pacte économique et social deux ans après sa signature. C'est ce qu'a révélé hier M. Mohamed Saïd Naït Abdelaziz, président de la Confédération nationale du patronat algérien (Cnpa) sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. «Nous ne sommes pratiquement pas rencontrés officiellement depuis deux ans. La tripartite au sommet permettra à chacun des trois partenaires de faire le bilan des engagements cochés sur le document du pacte», souligne-t-il. Les groupes de travail mis en place chargés d'élaborer les projets sur lesquels devront discuter les trois signataires du pacte, ont finalisé leurs travaux. Evoquant les points faibles et positifs du pacte, le président de la Cnpa dira: «Nous avons convenu de nous réunir annuellement. Un point qu'il faut respecter.» C'est loin d'être le cas actuellement, à en croire les dires de Naït Abdelaziz. En fait, l'un des rares engagements réalisés concerne l'Ugta. Il a trait à l'augmentation des salaires de la Fonction publique. Excepté cette réalisation, le rapport des groupes de travail souligne que le bilan du pacte, deux ans après, «est très maigre». C'est le cas, notamment, du processus de mise à niveau des entreprises. Un processus qui a échoué en dépit «des engagements pris par le gouvernement lors du pacte». «Le processus de mise à niveau des entreprises tel qu'il a été mené, n'a pas donné les résultats escomptés.» Le dysfonctionnement réside au niveau de l'explication du programme. «Le processus est mal expliqué, mal compris et de surcroît mal géré» affirme-t-il. La mise à niveau ne devrait pas se limiter à des cours théoriques sur le management et le développement des entreprises, ajoute-t-il. «Ce sont des actes concrets, qui devront se traduire, poursuit-il, par les facilitations pour l'accès aux crédits avec des intérêts bonifiés pour les entreprises.» La réalité est tout autre sur le terrain. Les entreprises peinent à réaliser leur saut, pénalisées par le facteur argent. La Cnpa propose la création d'une agence autonome sous la tutelle de Hamid Temmar, ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, qui se chargera exclusivement de ce dossier. L'autre échec cuisant enregistré par la Cnpa a trait à la privatisation des entreprises déstructurées: «Sur ce plan, l'on estime que rien n'a été fait. C'est une véritable perte de temps. Le gouvernement devra définitivement trancher cette question», soutient Naït Abdelaziz. Les mesures prises par le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, semblent, à son avis, inscrites dans la perspective de cette rupture tant souhaitée par les opérateurs économiques. «Le patriotisme économique», un slogan soulevé par Ouyahia, ayant suscité les craintes des investisseurs étrangers, est vivement soutenu par le patronat. «Il y a beaucoup de choses qui peuvent être réalisées par les Algériens et pour les Algériens», estime-t-on à la Cnpa tout en affirmant qu'il est «grand temps de faire une halte».