Après des années de vaches maigres, la filière tomate industrielle commence peu à peu à se remettre sur rail. C'est en tout cas le constat du président du Comité interprofessionnel de la tomate industrielle, M. Chebah Messaoud. Ce dernier a donné quelques éléments d'information qui le montrent, lors de son intervention donnée hier au siège du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, à l'occasion de la réunion du Comité interprofessionnel de la tomate industrielle sous la présidence du ministre de l'Agriculture, Rachid Benaïssa. Pour le président du Conseil, il a été enregistré des progrès sensibles en amont et en aval de la filière. En ce qui concerne les prévisions de récolte de cette année 2012, Chehab les estime à 8,2 millions de quintaux de tomates industrielles et à 7,9 millions de quintaux de tomates maraîchères. «Elles auraient pu être plus élevées si l'objectif d'emblaver 15 000 hectares avait été atteint. Une revue à la baisse due aux inondations enregistrées dans la wilaya de Tarf», a expliqué M. Chebah. Non sans préciser au passage que les capacités actuelles de transformation de la tomate industrielle en triple concentré de tomate sont de l'ordre de 20 000 tonnes pour des besoins de consommation nationale estimés à 80 000 tonnes. Un déficit qui va être comblé par les importations comme çà a toujours été le cas. «Ce recours à l'importation ne sera plus de mise à partir de 2015, puisque au sein du Conseil nous sommes décidés de gagner la bataille de la production en améliorant les rendements à l'hectare. La moyenne nationale actuelle est de 300 qtx/ha et peut facilement passer à 400, voire 500, pour peu que tous les acteurs de la filière s'impliquent davantage.» C'est en tout cas ce qu'a recommandé le ministre dans son intervention. Il s'est dit étonné que l'on continue d'enregistrer des récoltes de 26 tonnes à l'hectare en plein champ alors que sous serre, en tunnel, la productivité à l'hectare atteint les 100 tonnes et sous serre, en chapelle, elle est de 300 tonnes. «C'est à croire que nos agriculteurs ne veulent pas gagner plus d'argent. Et pourtant dans le cadre du crédit ‘'Ettahdi'' le soutien à la plasticulture est de 30%», a lancé à l'assistance Benaïssa. Au sujet de la relance de la filière tomate, ce dernier a rappelé «plus rien ne l'empêche dans la mesure où tous les problèmes structuraux que rencontrait la filière ont été résolus. Il ne reste plus que quelques problèmes relatifs aux techniques de gestion qui persistent au niveau des exploitations et dont il est facile de trouver une solution en commençant par établir une véritable synergie entre les producteurs et les transformateurs». La parole fut ensuite donnée aux membres du Conseil qui le désiraient. Ces derniers ont tous fait part de ce qu'ils rencontraient sur le terrain comme difficultés mais ont toutefois avancé que la filière s'est engagée dans la voie de la performance et que la perspective de devenir autosuffisants, voire même d'exporter, n'est plus de la gageure mais une réalité qui peut se concrétiser à court terme. Z. A.