«Nous avons besoin de machines afin de moderniser notre métier pour plus de rentabilité et de compétitivité» Rachid Benaïssa s'est montré assez inquiet face à cette situation devant le Comité interprofessionnel de la tomate industrielle. Alors que la production annuelle algérienne en tomate industrielle ne dépasse pas le seuil des 40.000 tonnes, la consommation nationale avoisine les 80.000 tonnes. Presque la moitié des besoins du pays de cette denrée est importée de Chine et de Turquie entre autres. Une situation incongrue au regard des moyens colossaux injectés pour l'essor de cette filiale. D'ailleurs, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, s'est montré assez inquiet face à cette situation devant le Comité interprofessionnel de la tomate industrielle, lors d'une rencontre qui s'est tenue hier au siège du ministère. Cependant, en dépit des résultats enregistrés jugés insuffisants jusque-là, le ministre est convaincu que l'Algérie «peut se hisser au rang des exportateurs de la tomate industrielle.» Mais à condition de produire 120.000 tonnes par an. Mais comment? La piste probable pour atteindre cet objectif, selon Benaïssa, est de réaliser un rendement de 400 quintaux de tomate par hectare, sachant que la surface cultivée actuellement en Algérie est estimée à 3000 hectares. Toutefois, le niveau de rentabilité relatif à la production de la tomate est nettement inférieur aux exigences fixées par le ministre. Cette exigence est double. Elle concerne la production maraîchère ou en pleine terre et la tomate produite sous serre. Dans le premier cas, le rendement réalisé ces dernières années se situe autour de 26 tonnes/hectare. Quant à la production sous serre, elle ne dépasse pas les 100 tonnes de tomates /hectare. Une performance loin de la normale. Outre les industriels de la tomate, cette affaire est aussi celle des agriculteurs et des transformateurs. «Comment impliquer les industriels dans l'agriculture pour garantir l'approvisionnement des unités de production en tomate industrielle? comment garantir une meilleure production? Ce sont les deux questions posées par le ministre à l'adresse du Comité interprofessionnel de la tomate industrielle. «Je veux avoir des réponses à ces deux questions, pour savoir comment vous aider», invite Rachid Benaïssa les opérateurs présents, indiquant que les problèmes structurels posés à la filière ont été résolus. Le premier responsable du département de l'Agriculture énuméra l'accès aux crédits, l'effacement des dettes, le souci d'approvisionnement en produits agricoles étant grandement réglés etc. D'autres problèmes demeurent irrésolus. A ce propos, les agriculteurs se plaignent devant les responsables du secteur des moyens, notamment les équipements mécaniques. «Nous avons besoin de machines afin de moderniser notre métier pour plus de rentabilité et de compétitivité», souligne un intervenant qui fera remarquer à la tutelle, la rareté des terres à vocation agricole. Indiquant que le chiffre d'affaires de la filiale était de 52 milliards en 2011, le président du Conseil interprofessionnel de la tomate industrielle, Messaoud Chebah, a émis une proposition allant dans le sens de la mécanisation de l'agriculture afin d'augmenter la production. Par ailleurs, l'intervention du représentant du groupe Benamor a rejoint les propositions du président du Comité, en approuvant, au passage, les propos du ministre sur les moyens mis par l'Etat dans cette filière. L'intervenant a rappelé devant l'assistance, l'implication du Groupe Benamor aux côtés des agricultures dans la wilaya de Guelma afin de garantir une production abondante et de qualité. «La même initiative a été reconduite avec des agriculteurs dans la wilaya de Skikda», dit-il.