Le ministre d'Etat malien, ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, M. Sadio Lamine Sow, a entamé hier une visite de travail de deux jours en Algérie. M. Sow devra discuter avec les hautes autorités algériennes de la situation au Mali. Cette visite «s'inscrit (...) dans le contexte particulier que notre pays vit en ce moment», a déclaré le ministre malien à son arrivée à l'aéroport international d'Alger où il a été accueilli par le ministre algérien délégué aux Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. Les concertations entre les deux pays «frères et voisins n'ont jamais cessé. L'Algérie est un pays qui compte dans notre région et a toujours aidé le Mali à surmonter ses difficultés», a ajouté M. Lamine Sow. «Cette tradition de concertation est plus que jamais nécessaire dans la situation que vit le Mali. Il est évident que l'Algérie accompagne le Mali dans ses efforts de développement et de sécurisation du pays et nos positions se rejoignent», a déclaré M. Messahel. «La souveraineté et l'intégrité territoriale du Mali ne sont pas négociables», a-t-il ajouté. Alger continue d'être sollicitée pour le règlement de la crise malienne. Après la visite du ministre burkinabé des Affaires étrangères, la semaine dernière, celui de la Cedeao, c'est au tour du ministre malien de venir s'entretenir avec les hauts responsables algériens et avoir leur point de vue sur la crise qui secoue son pays depuis le mois de janvier dernier. La position de l'Algérie sur la question est claire : Alger refuse que la Cedeao chapeaute les opérations sur le sol malien contre les groupes terroristes au Nord et estime que toute intervention au Mali doit se faire avec un mandat onusien donné à l'Union africaine qui déléguera son pouvoir aux seuls pays du champ (l'Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger). En fait, Alger sait pertinemment que les opérations échapperont très vite au contrôle de la Cedeao, si cette dernière venait à en prendre les commandes pour revenir en réalité à des pays étrangers. Concernant la question des Touaregs, Alger qui maintient son attachement à la non-ingérence et à l'intégrité territoriale du Mali, a déclaré qu'une solution politique négociée est possible pour trouver une issue à la crise au Mali. L'Algérie a reçu ces derniers mois nombre de responsables touaregs et maliens, dont le Premier ministre de transition Cheikh Modibo Diarra le 13 juin dernier. Au Nord Mali où les groupes terroristes armés ont le contrôle depuis mars dernier, la situation s'empire de jour en jour. Les hommes d'Ansar Dine, un des groupes contrôlant cette région, poursuivaient hier la destruction de mausolées de saints musulmans dans la ville de Tombouctou, classée patrimoine mondial en péril, en dépit du tollé qu'ont provoqué ces démolitions. Des appels à des interventions rapides sont lancés au moment même où l'Al Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi) met en garde contre toute collaboration avec une force militaire au Mali. H.Y.