Le ministre malien des Affaires étrangères, Sadio Lamine Sow, est attendu dimanche à Alger pour une visite de "deux ou trois jours", a-t-on appris vendredi de source diplomatique dans la capitale algérienne. Le programme "n'est pas encore établi, mais le ministre aura plusieurs entretiens" avec les dirigeants algériens, selon la même source. Alger, qui connaît bien la situation chez son voisin malien pour avoir déjà été le médiateur entre les Touareg et les autorités de Bamako, est très sollicité pour apporter son concours à une solution au conflit du nord malien où ces derniers jours les rebelles touareg ont été mis en déroute par les islamistes. Mercredi Jibril Bassolé, ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, pays chargé par les pays d'Afrique de l'Ouest d'une médiation au Mali, était aussi à Alger pour des entretiens notamment avec son homologue Mourad Medelci et le ministre chargé du Maghgreb et des affaires africaines Abdelakader Messahel. Il s'était prononcé, tout comme Alger le fait avec insistance, pour un "dialogue politique" au Mali, mais il n'avait pas exclu "l'option militaire". La concertation "permanente" avec l'Algérie, frontalière avec ce pays en conflit interne depuis mars, est "absolument nécessaire" pour régler la crise malienne, avait souligné M. Bassolé. L'Algérie a reçu des derniers mois nombre de responsables touareg et maliens, dont le Premier ministre de transition Cheikh Modibo Diarra le 13 juin dernier. Lundi, le président algérien Abdelaziz Bouteflika a reçu l'envoyé spécial de l'Ivoirien Alassane Ouattara, chef en exercice de la Cédéao. L'Algérie avait parrainé en juillet 2006 un accord de paix dans la région de Kidal (nord-est du Mali) conclu entre l'aile politique de la rébellion touareg de l'époque et le gouvernement malien. Le nord malien est contrôlé depuis bientôt trois mois par des groupes armés aux objectifs divergents, islamistes et touaregs indépendantistes.