À l'instar des autres wilayas du pays, Tizi Ouzou ne pouvait rater la célébration du cinquantième anniversaire de l'Indépendance de l'Algérie. À cette occasion, des dizaines d'activités ont été programmées dans de nombreuses localités de la wilaya, entre spectacles artistiques et inaugurations de projets. Après un passage du ministre de l'Intérieur et des collectivités locales Dahou Ould Kablia qui a procédé à l'inauguration et la pose de la première pierre pour une vingtaine de projets relevant de plusieurs secteurs d'activité, le wali de Tizi Ouzou a pris le relais pendant trois jours pour faire de même dans certaines communes de la wilaya où il a notamment procédé à la mise en service de l'alimentation en gaz naturel de nombreux foyers.Mais ce cinquantenaire, on le voyait venir déjà depuis plusieurs semaines. Certains l'attendaient avec impatience. L'aménagement de certaines artères de la ville annonçait déjà l'arrivée des festivités. Le rond-point de la mairie a complètement changé de visage à cette occasion. Le siège de l'ancienne mairie, symbole de l'occupation française, a été repeint et enfin réceptionné, après des années de restauration. Un bémol cependant est venu de ces palmiers sortis d'on ne sait d'où pour embellir l'endroit, certes, mais qui a complètement arraché son identité et son cachet de petite ville de Kabylie. Des palmiers qui ont vite alimenté les discussions dans le tout Tizi entre des citoyens favorables et autres hostiles. Entre désapprobation sincère et mécontentement mesquin. Pour discréditer cette «œuvre», certains n'ont pas hésité à avancer que ces palmiers ont été importés du petit émirat «belliqueux» du Qatar, alors que les auteurs de cet «embellissement» gênés par les remarques citoyennes ont tenté de faire croire que ces palmiers sont arrivés directement de Ghardaïa, alors que la version la plus plausible avance qu'ils ont été importés d'Espagne.Du côté culturel, toutes les activités majeures ont été dédiées au cinquantenaire de l'Indépendance de l'Algérie, à commencer par le festival national du tapis d'At Hichem et celui arabo-africain des danses folkloriques qui se tiennent en ce moment, notamment au stade Oukil-Ramdane de Tizi Ouzou. La présence de troupes africaines et arabes pour ce festival a une signification particulière en ce cinquantième anniversaire de l'Indépendance, puisque la glorieuse révolution algérienne a été un symbole et une source d'inspiration à tous les peuples d'Afrique et du monde dit arabe dans le sens de leur libération du joug colonial. Certains invités africains n'ont d'ailleurs pas omis de rappeler ce fait, en exprimant la reconnaissance de leurs pays respectifs envers particulièrement les «instigateurs» de la guerre de libération nationale. Les feux d'artifice qui ont illuminé le ciel de Tizi Ouzou à minuit dans la nuit du 4 au 5 juillet, à partir du monument des Chouhada de M'douha, n'ont malheureusement pas atteint les villes et villages reculés de la wilaya. Mais ces derniers n'étaient pas en reste de cette célébration exceptionnelle puisque de nombreuses associations culturelles, sociales et religieuses ont initié des activités pour fêter les cinquante ans de l'Algérie indépendante. À signaler, par ailleurs, que dans la wilaya de Tizi Ouzou on ne s'est pas contenté d'évoquer la Guerre de libération nationale en ce cinquantième anniversaire de l'Indépendance, mais on a décidé de remonter dans le temps en évoquant la résistance populaire à laquelle a fait face l'armée coloniale depuis les premières années de l'occupation française. À Icheriden et Chellata, on a également célébré la résistance populaire menée par Lalla Fatma N'Soumeur qui n'a été stoppée que 27 années après le débarquement de Sidi Fredj.