Le Premier ministre malien de transition Cheick Modibo Diarra a quitté le Mali, avant-hier, pour une visite au Maroc dans le cadre du renforcement des liens de coopération entre les deux pays, a annoncé à Bamako le gouvernement malien dans un communiqué. A Rabat, M. Diarra aura des échanges de vue sur les relations maroco-maliennes. Dans ce cadre, il va rencontrer les plus hautes autorités du pays. Il les tiendra informées des efforts du gouvernement dans la réalisation des tâches qui lui sont assignées pour la reconquête des zones occupées dans le nord du Mali et l'organisation d'élections libres et transparentes, conclut le texte, sans plus de détails. Les autorités de transition mises en place après le retrait des putschistes n'ont pu mettre fin à l'occupation, et les islamistes ont renforcé leur emprise sur le terrain en évinçant de Gao et Tombouctou leurs ex-alliés de la rébellion touareg. Le 1er juillet, le Maroc a appelé à une intervention urgente et conjointe des Etats islamiques et de la communauté internationale pour protéger le riche patrimoine du Mali qui, selon le ministère marocain des Affaires étrangères, constitue une composante du patrimoine islamique et humanitaire. Le président de transition renonce à se rendre au Burkina Faso Le président malien de transition Dioncounda Traoré, soigné depuis fin mai à Paris après une grave agression, ne se rendra pas à Ouagadougou, avant-hier, comme initialement annoncé, pour participer à un sommet ouest-africain sur le Mali, a indiqué la présidence burkinabè. Le voyage de Dioncounda Traoré à Ouagadougou est annulé, a déclaré à la présidence, sans fournir d'explication dans l'immédiat. Le ministre burkinabè des Affaires étrangères Djibrill Bassolé, dont le pays conduit la médiation dans la crise malienne au nom de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), avait annoncé mercredi la venue de M. Traoré et sa participation au sommet prévu aujourd'hui. A Bamako, le Mouvement populaire du 22 mars (MP 22), qui soutient le putsch du 22 mars, a annoncé qu'il ne participera pas à la rencontre de samedi à Ouagadougou. Cette réunion ne sera qu'une rencontre de plus destinée à apporter des mesures cosmétiques à une crise politique qui n'a que trop duré, affirmé le MP 22 dans un communiqué t. Il a accusé la Cédéao de contribuer à la persistance de la crise politique et institutionnelle au Mali car, a-t-il estimé, cette organisation continue à afficher un mépris souverain pour toute solution nationale et à multiplier les gestes de provocation, de chantage et de menace contre les forces politiques qui rejettent ses diktats. L'ONU appelle à sanctionner les rebelles liés à al-Qaïda Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé à des sanctions contre les rebelles du Nord du Mali qui s'allieraient à Al-Qaïda, dans une résolution adoptée à l'unanimité avant-hier. La résolution appelle les Etats membres à soumettre les noms des individus, groupes et entités qui sont associés à Al-Qaïda, y compris dans la région du Sahel et en particulier dans le nord du Mali afin qu'ils fassent l'objet des sanctions prévues par l'ONU contre ceux qui soutiennent Al-Qaïda. Elle demande instamment aux groupes rebelles au Mali de s'abstenir de toute forme d'association avec al-Qaïda au Maghreb islamique et de lutter contre la menace représentée par des groupes terroristes au Mali. La résolution soutient pleinement les efforts des organisations régionales, dont la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et l'Union africaine, pour régler la crise au Mali. Mais elle ne leur donne pas encore de mandat de l'ONU pour déployer une force africaine contre les rebelles qui contrôlent le Nord. L'UNICEF préoccupée par la situation des enfants dans le nordLe Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) s'est déclaré profondément préoccupé ,hier, par l'augmentation des violences contre des enfants dans le nord du Mali, sous contrôle des islamistes. Depuis fin mars, au moins 175 garçons entre 12 et 18 ans ont été enrôlés dans des groupes armés, huit jeunes filles ont été la cible d'agressions sexuelles tandis que deux adolescents ont été tués par des mines ou munitions qui ont également fait 18 blessés, selon l'UNICEF. D'après une porte-parole de l'agence onusienne, Marixie Mercado, les fermetures de nombreuses écoles au Mali en raison de la situation ont affecté quelque 300 000 enfants, ce qui les rend plus vulnérables aux violences. "Ces chiffres sont alarmants parce qu'ls ne représentent qu'une image partielle de la situation des enfants dans le nord (du Mali), un région où l'accès à l'aide humanitaire est limitée", a déclaré la porte-parole lors d'un point de presse au siège européen de l'UNICEF, à Genève. Vingt-quatre cas de choléra ont par ailleurs été signalés à Gao dans le nord du Mali, selon Jens Laerke, porte-parole du bureau onusien de coordination des Affaires humanitaires. La maladie est susceptible de s'étendre rapidement, en l'absence de moyens de purification de l'eau