Serena Williams a égalé sa sœur Venus en gagnant Wimbledon pour la cinquième fois samedi à l'issue d'une finale plus disputée que prévu contre la Polonaise Agnieszka Radwanska, qui est parvenue à l'entraîner dans un troisième set avant de s'incliner 6-1, 5-7, 6-2. «Il a fallu que je te copie de nouveau», a lancé l'Américaine à son aînée, qui assistait au match dans les tribunes du Central. Serena a été submergée par l'émotion après sa victoire car il s'agissait de sa première en Grand Chelem depuis le grave problème de santé, une embolie pulmonaire, qui avait fait craindre pour sa vie en février 2011. «J'ai passé de très mauvais moments. J'ai eu un tube dans l'estomac, j'ai eu un problème au poumon, j'ai eu deux opérations au pied, ça fait beaucoup. L'année dernière, j'étais 200e mondiale, c'est un retour incroyable», a dit la Championne, dont le dernier titre majeur remontait à l'édition 2010 de Wimbledon. Williams a aussi rebondi spectaculairement après sa défaite il y a un mois au premier tour de Roland-Garros, où elle faisait pourtant figure de favorite après une excellente saison sur terre battue. Le match a commencé par un cavalier seul de Williams face à une adversaire tétanisée par l'importance de l'événement, sa première finale majeure à 23 ans. Tenant enfin l'échange et osant prendre des risques calculés, compensant son considérable déficit de puissance par des coups bien placés, la frêle polonaise a poussé Williams à commettre de nombreuses fautes (36, dont la moitié dans le deuxième set). Le service en particulier a été l'arme absolue de Serena pendant tout le tournoi, notamment en demi-finale contre la Biélorusse Victoria Azarenka (24 aces, un record à Wimbledon). Serena en est désormais à quatorze titres du Grand Chelem, à quatre unités de deux autres légendes du tennis, Martina Navratilova et Chris Evert, et rien ne dit qu'à 30 ans l'Américaine ne pourra pas les rejoindre. «Pourquoi pas ? Je ne me suis jamais sentie aussi bien. C'est le début de quelque chose de grand», a dit Williams.