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L'opposition syrienne en Russie pour arracher le soutien de Moscou PARALLÈLEMENT À LA TOURNEE DE KOFI ANNAN EN IRAN ET IRAK POUR RESOUDRE LA CRISE EN SYRIE
L'opposition syrienne ne démord pas et estime que l'allié quasi-inconditionnel du régime de Damas, c'est-à-dire la Russie, pourrait toujours se positionner de son côté et se décider enfin de lâcher le président Bachar al-Assad. Hier, un dirigeant de l'opposition s'est rendu à Moscou pour discuter des moyens à mettre en place un processus de transition qui commencerait par le départ d'al-Assad du pouvoir et la formation d'un gouvernement d'union nationale regroupant toutes les sensibilités politiques, ethniques et religieuses en Syrie. Cette rencontre entre les opposants au régime de Damas et les autorités russes au Kremlin se déroule dans un contexte qui demeure marqué par des violences armées au cœur de Damas et à quelques encablures même du Palais présidentiel. Même si Bachar al-Assad ne se laisse pas déstabiliser par ces violences qui ont déjà fait plus de douze mille morts depuis le début de la crise politique en mars 2011, le risque de voir la Russie le lâcher n'est pas à écarter. Moscou a déjà décidé de suspendre la fourniture d'armes et des équipements militaires à la Syrie. Cette décision a été saluée par les pays occidentaux même s'ils espéraient voir Moscou voter enfin les résolutions onusiennes autorisant une éventuelle intervention militaire en Syrie pour arrêter l'effusion du sang du peuple syrien qui ne veut pas céder après un an et demi de lutte politique contre le clan al-Assad. La Russie, à travers son chef de la diplomatie, Serguei Lavrov, estime que le peuple syrien doit décider seul du sort du pays, lors d'un entretien avec la délégation de l'opposition syrienne à Moscou. «En soutenant ce plan (de Kofi Annan, ndlr) nous avons confirmé sans équivoque notre attachement à la nécessité d'arrêter en urgence les violences commises par les deux parties et de passer à un dialogue impliquant le gouvernement et tous les groupes d'opposition. Ce dialogue permettrait aux Syriens de décider eux-mêmes du sort de leur pays, en commençant par les paramètres et les délais de la période de transition», a indiqué le ministre russe des Affaires étrangères, repris par l'agence officielle russe Ria Novosti. L'émissaire et ancien secrétaire général de l'Onu est reparti cette semaine en tournée régionale pour tenter de trouver un consensus autour d'un règlement pacifique de la crise politique syrienne, donnant même une chance à Bachar al-Assad d'éviter un sort semblable à celui de ses anciens homologues, l'ancien président égyptien Hosni Moubarak, le défunt guide libyen Mouammar Kadhafi et président tunisien déchu Ben Ali qui ont eu une fin de règne plus qu'humiliante après des décennies de règne absolu sur leurs peuples respectifs. Ces derniers jours, les efforts diplomatiques se sont multipliés en faveur d'une solution rapide de la crise syrienne mais la tâche reste difficile pour ne pas dire que l'on va droit vers le mur. Car, l'opposition syrienne veut une transition sans la participation d'al-Assad et ce dernier ne compte pas lâcher le pouvoir tant que la Russie n'affiche aucune intention de soutenir toute implication étrangère dans la crise interne. Et pendant ce temps-là, la Syrie plonge de jour en jour dans la guerre civile qui risque de déstabiliser durablement toute la sous-région du Proche-Orient. L. M.