Les Amis de la Syrie se sont réunis, hier, à Paris pour évoquer la situation dans le pays, confronté depuis plusieurs mois à une répression sanglante. Le président français, François Hollande, a appelé une centaine de pays à adopter des sanctions plus fortes contre Damas et demandé à l'ONU d'agir plus vite, lors de l'ouverture de cette conférence sur la Syrie à Paris. Qualifiant d'entrée le bilan en Syrie de terrible et insupportable pour la conscience humaine, François Hollande a dans son discours inaugural appelé les participants à prendre "cinq engagements concrets pour faire pression sur Damas. Il a appelé à prendre cinq engagements concrets : le refus de toute impunité pour les crimes, l'application réelle et effective de sanctions économiques et financières, le renforcement du soutien à l'opposition. Le président français a aussi demandé aux participants d'encourager le Conseil de sécurité de l'ONU à prendre le plus vite possible des dispositions pour mieux soutenir le plan de sortie de crise de l'émissaire international Kofi Annan". Clinton demande une résolution de l'ONU sur la transition La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a demandé, hier, une résolution de l'ONU sur la transition en Syrie assortie de menaces de sanctions à la conférence des Amis du peuple syrien. Il est tout à fait nécessaire de saisir à nouveau le Conseil de sécurité et d'exiger une mise en place du plan de Genève auquel Russie et Chine ont souscrit: ils acceptent une transition (politique), il faut demander une résolution qui définisse les conséquences en cas de non respect de ce plan, y compris sous chapitre 7, qui inclut un recours aux sanctions, a déclaré Mme Clinton. Elle a dans le même temps accusé Pékin et Moscou de bloquer les progrès en estimant que la marche vers la chute du régime d'Assad était inexorable. Moscou n'a pas l'intention d'accorder l'asile politique à Al-Assad La Russie n'a pas l'intention d'accorder l'asile politique au président syrien Bachar al-Assad, a déclaré, hier, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Lors de ses récents contacts avec ses collègues étrangers sur la situation en Syrie, Lavrov a été supris d'apprendre que certains pays auraient convaincu la Russie d'accueillir Assad pour " résoudre tous les problèmes de la Syrie". Ces rumeurs sont destinées à tromper le public et sont "une mal compréhension de la position de Moscou", a déclaré le chef de la diplomatie russe, à l'issue de sa rencontre avec son homologue allemand Gido Westerwelle. "Il est insensé de parler de la fortune de M. Assad jusqu'à ce que les Syriens se réunissent autour de la table des négociations", a affirmé M. Lavrov, ajoutant que Moscou souhaite avoir la mise en œuvre de l'accord conclu par le groupe d'action sur la Syrie à Genève. Il a réaffirmé que la Russie estimait que la crise syrienne devrait être résolue par les Syriens, disant cependant que Moscou pourrait soutenir une opération de maintien de la paix de l'ONU en Syrie si Damas l'acceptait. Le général Mood condamne l'inaction internationale Le chef des observateurs de l'ONU en Syrie, le général Robert Mood, a critiqué sur un ton inhabituel, avant-hier, la communauté internationale. Selon lui, celle-ci ne fait que palabrer dans des "hôtels de luxe" sans remédier à l'enlisement du conflit. Exprimant sa déception face à l'impasse dans le dossier syrien, le général Mood, chef d'une mission d'observateurs aujourd'hui suspendue en raison des violences, s'en est pris aux réunions stériles censées trouver une issue à près de 16 mois de violences. "Il y a beaucoup trop de discussions dans de beaux hôtels, dans d'agréables réunions, alors que l'on agit trop peu pour aller de l'avant et arrêter la violence", a-t-il affirmé à Damas. Défection d'un haut gradé proche d'Assad Un haut gradé de l'armée syrienne, proche de la famille Assad et ami d'enfance du chef de l'Etat, a fait défection, a annoncé, hier, à une source proche du pouvoir à Damas. Il s'agit de l'officier supérieur le plus prestigieux à faire défection depuis le début en mars 2011 de la révolte contre Bachar al-Assad. Le général Mounaf Tlass a fait défection il y a trois jours et il semble qu'il ait quitté la Syrie, a affirmé cette source, précisant qu'il était probablement en route pour Paris, où se trouvent sa femme et sa sœur, Nahed Ojjeh, veuve le marchand d'armes et milliardaire saoudien Akram Ojjeh. Fils du général Moustapha Tlass, ancien ministre de la Défense et ami de longue date de Hafez al-Assad, le père de l'actuel chef de l'Etat, Mounaf Tlass a fait partie de la nomenklatura syrienne.