Les autorités sont dépassées devant la multiplication des «troubles sociaux dans différentes contrées du pays et touchant différentes catégories ouvrières». C'est le constat auquel est arrivé le mouvement Ennahda, membre de l'alliance verte. Dans une déclaration rendue publique hier et transmise à notre rédaction, la formation politique présidée par Fateh Rebaï remarque que ces troubles ont eu à chaque fois pour conséquences des pertes humaines et matérielles. Cela devant «l'incapacité des autorités», qui selon les rédacteurs du document «ne trouvent pas d'autre solution que de recourir, et à chaque fois aux forces de l'ordre pour défendre ses erreurs, sans que pour autant elles n'assument leurs responsabilités». Aussi le mouvement Ennahda dénonce-t-il «l'utilisation de la violence et la force comme outils de règlement des problèmes des citoyens pour réprimer les libertés». Et d'ajouter dans la déclaration : «Le recours du pouvoir à la force est une preuve de sa faillite à trouver des solutions et des alternatives. C'est ce qui est arrivé avec les membres de la Garde communale.» Pour parer à tout cela, le mouvement Ennahda appelle à la «prise en charge rapide des revendications des différentes catégories sociales, notamment les membres de la Garde communale et les autres secteurs à l'instar de ceux de l'Education nationale, la santé, les collectivités locales afin de garantir le minimum pour une vie décente devant la détérioration du pouvoir d'achat». Le pouvoir a perdu, il n'a plus de justification à son existence. Le mouvement Ennahda en veut pour preuve à ses hésitations quant au respect de ses engagements socio-politico-économiques. Lesquelles hésitations ont engendré l'explosion de la situation sociale. Car, estime la formation de Fateh Rebaï, l'injection de sommes mirobolantes dans différents secteurs ne répond nullement au minimum nécessaire à une vie décente comme la fourniture de l'électricité et l'eau au citoyen. «Cela constitue une preuve indéniable que le pouvoir a perdu toute justification à son existence.» Pour Ennahda ce que vit le pays aujourd'hui est une «conséquence naturelle de l'impasse de la situation politique en Algérie». Cette formation politique revient sur les élections législatives entachées de fraude qui ont fait entrer le pays dans un gouffre sombre, dont le début s'est caractérisé pour le pouvoir par le fait de ne pas assumer ses responsabilités et la panne de l'Exécutif, soumis au pouvoir judiciaire. Lequel a été impliqué dans la «mascarade électorale». F. A.