Lors d'une journée d'étude organisée hier à Alger, sous la présidence de son secrétaire général, le parti Ennahda a donné sa conception sur les prochaines réformes politiques initiées par le président de la République. Dans son discours inaugural, Fateh Rebaï s'est posé beaucoup de questions qui entourent ces réformes : «Par où commenceront ces réformes ? Quels sont les gages de leur réussite ? Qui les chapeautera ? Quelles seront leurs échéances dans le temps ? Et quels seront les mécanismes de leur application ?» M. Rebaï précisera que ces réformes doivent répondre à un critère très important : celui de la confiance entre le peuple et le pouvoir. L'orateur dira que son parti estime que la réussite de ces réformes passe par l'avis des citoyens. «Si elles ne prennent pas en considération l'avis du peuple, elles sont synonymes d'échec.» Selon Ennahda, les réformes politiques sont basées sur la consécration de cinq principes importants, que sont la concrétisation du système démocratique, du multipartisme politique, la protection des élections qui doivent être libres et transparentes, le pluralisme médiatique et la consécration des libertés individuelles. Le mouvement Ennahda, par la voix de son SG, conditionne la réussite des réformes à venir, «il faut que celles-ci contiennent une batterie de mesures qui s'imposent, et sans lesquelles les réformes seront vaines». Ces mesures ont été résumées par Ennahda en onze points essentiels. A commencer par la séparation des pouvoirs, l'équilibre dans les avantages, l'alternance au pouvoir, la liberté d'information et le pluralisme médiatique, la liberté de se constituer en partis, associations ou syndicats, des élections libres et transparentes, le contrôle judiciaire et populaire sur les lois, le principe de l'égalité devant la loi et celui de la soumission de l'Etat à la loi et la protection judiciaire. C'est ainsi que le mouvement Ennahda considère que le pays est aujourd'hui devant un «examen précis», qui est une «aubaine» pour la concrétisation des réformes que souhaite le peuple, ce qui ne peut être réalisé «sans l'accompagnement de ces réformes par l'existence de partis politiques libres et réels, qui sont le point de liaison entre le peuple et le pouvoir», ajoutera le SG du parti Ennahda dans son discours.