Pour la troisième soirée de la 5e édition du Festival international de musique diwane d'Alger qui se tient au théâtre de verdure, Saïd-Mekbel, du bois des Arcades, à Riadh-El Feth, le public algérois a eu droit à un spectacle dans la pure tradition des gnawas avec le mâalem, Hassan Boussou, du Maroc.Il n'y avait pas foule. La soirée, animée par Zahouania sur l'esplanade de Riadh-El Feth, a drainé tous les jeunes. Seuls les puristes et les véritables amoureux de la musique diwane étaient présents au festival. Et c'est tant mieux, ça donnera à la soirée l'ambiance d'une qaâda. On ne pourra que mieux apprécier la prestation du digne fils du maâlem, Hmida Boussou, qui entre en scène accompagné de huit percussionnistes, cinq karkabous et trois tambours. Après une intro soutenue des karkabous, le maâlem au gumbri impose vite un silence religieux. Le public est impressionné par l'entrée de la troupe dont les membres ont tous opté pour des tenues traditionnelles, bariolées.Après l'exécution d'el aâda, une entrée rythmée aux tambours, dans la pure tradition du diwane, le mâalem entame un jeu de gumbri puissant qui ne tardera pas à faire son effet sur l'assistance. Le son limpide et fort imposant du mâalem et ses compagnons fera danser le public durant un peu plus d'une heure. La troupe revisitera le répertoire diwane que la touche du mâalem relèvera. Les percussionnistes créeront une ambiance de folie. Après avoir entamé des pas de danse sur scène, ils descendent sur la piste pour se mêler au public qu'ils encadreront pour en faire une véritable troupe de danse gnaouie.Connu à l'échelle internationale, Hassan Boussou a, pour la énième fois, confirmé sa réputation d'enfant du diwane dont il est l'héritier, il a été éduqué selon les percepts du diwan transmis de père en fils. De titre en titre, l'artiste et ses musiciens ont carrément réussi à subjuguer le public qui accompagnait le rythme avec des claps.Quant aux musiciens, également danseurs, ils ont livré durant le spectacle une très belle représentation de la danse traditionnelle gnawa qui est très acrobatique. A la fin de la représentation, la troupe a eu du mal à quitter la scène. Le public en redemandait. Généreux, les artistes finissent par répondre à la demande. Mieux, ils rejoignent leur public sur la piste de danse pour entonner avec lui Rahoum djaw l'gnaoua (Les gnaoua sont arrivés).Après une ouverture limite, ratée, avec Fanfaraï et Samira Brahmia, Hassan Boussou a su relever la barre et redonner au festival sa dimension diwane en nous offrant ce soir-là une belle «lilat» (Nuit) mémorable.Pour la seconde partie de la soirée, c'est l'auteur- compositeur et interprète malienne, Fatoumata Diawara, qui bercera le public avec sa douce musique inspirée de sa terre natale. Alternant guitare et ngoni, l'artiste a gratifié les présents par une fin de soirée toute en douceur et exotisme.Pour les amateurs de découvertes musicales, la 5e édition du Festival international de musique diwane d'Alger se poursuivra jusqu'au 14 juillet. A l'affiche, ce soir, la troupe gnaoua El Ouaha, du maâlem Hakem qui, rappelons-le, a décroché le 1er prix du Festival national du diwane à Bechar et la troupe Orchestra Baobab. L'entrée est à 300 dinars. W. S.