Les pays du champ à savoir l'Algérie, le Niger, le Mali et la Mauritanie, continuent leurs efforts afin de trouver une solution politique à la crise malienne. Ainsi après la réunion tenue par le comité de ces pays en avril dernier à Nouakchott, celle de l'UFL (Unité fusion liaison) en juin dernier à Alger et celle du Comité des états-majors opérationnel conjoint (Cemoc) le 11 juillet dernier à Nouakchott, le comité politique des pays du champ va regrouper les ministres des Affaires étrangères à Niamey, au Niger, le 6 août prochain. Cette information a été donnée hier à Addis-Abeba par le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, cité par l'APS. M. Messahel a précisé dans une déclaration à la presse en marge de la 19e session ordinaire du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA que «la décision de la tenue de cette réunion est intervenue également après la concertation entre les trois pays (Algérie, Niger et Mauritanie) à Addis-Abeba, le Mali étant suspendu de l'UA, suite aux changements anticonstitutionnels intervenus dans ce pays». Pour rappel, les pays du champ sont organisés à trois niveaux, à savoir le niveau politique qui regroupe les ministres des Affaires étrangères, du renseignement (UFL) et militaire (Cemoc). Des réunions ont été tenues par les pays du champ à ces différents niveaux afin d'arriver à établir une coordination entre eux dans tous les domaines : politique, militaire, sur le plan du renseignement ou encore du développement. Cette coordination permettrait d'apporter une aide efficace à leur voisin malien mais aussi de faire face aux multiples menaces qui guettent la région du Sahel dont, principalement, le terrorisme. Pour l'Algérie, il est clair que seuls les pays du champ doivent assumer la responsabilité de la sécurité et de la stabilité de leur région. Il s'agit là du principe de l'appropriation qui n'est pas antinomique avec la coopération. Raison pour laquelle, les pays du champ, membres de la communauté internationale qui est également touchée par le phénomène du terrorisme, insistent sur la nécessité de coopérer avec leurs partenaires extrarégionaux mais dans un cadre organisé et structuré. Simplement dit, les pays du champ s'attellent depuis quelques années à mettre en place une stratégie régionale commune, à fixer un mode opératoire à leur action dans la région du Sahel et à obtenir une coopération avec les partenaires extrarégionaux basée sur la formation, l'aide logistique et l'échange de renseignements. Face à la crise malienne, les pays du champ estiment actuellement que la solution à la crise ne peut être que politique, et la réunion du 6 août prochain du comité politique entre dans ce cadre. Pour les pays du champ, le dialogue inter-malien, c'est-à-dire entre le gouvernement central et la rébellion au Nord, doit avoir lieu et cela tout en faisant la distinction entre les revendications légitimes des populations Touareg, dans le cadre de la recherche d'une solution à l'intérieur d'un Mali uni, et la lutte contre le terrorisme et ses connexions. H. Y.