Photo : Sahel Par Hasna Yacoub La démission de cadres dirigeants du parti du Front des forces socialistes (FFS), dont l'ancien premier responsable du parti Karim Tabbou, est la conséquence du rejet de leurs candidatures lors des dernières élections législatives, a déclaré hier un responsable du parti, cité par l'APS. Selon ce responsable «ces personnes ont voulu faire dissidence, non pas parce que le FFS a dévié de sa ligne politique comme ils l'affirment, mais parce que, pour la majorité d'entre eux, leur candidature n'a pas été retenue aux dernières élections». «Pour nous, c'est absolument un non-événement et ce n'est pas de la démagogie. Cela n'aura aucune conséquence sur le parti», a-t-il également ajouté. Réagissant sur le cas «Tabbou», ce responsable a indiqué que l'ancien premier secrétaire «avait anticipé sur les événements en annonçant sa démission du parti, alors qu'il avait été convoqué pour jeudi devant la commission médiation et règlement des conflits pour répondre de sa mauvaise gestion et ses prises de positions hostiles au parti. Si vraiment M. Tabbou a l'éthique politique dont il se prévaut, qu'il remette son mandat de député, puisqu'il a été élu sur la liste du FFS». Pour rappel, la démission de l'ancien premier secrétaire et député de Tizi Ouzou, Karim Tabbou, ainsi que celle d'une soixantaine de cadres et militants avait été annoncée, hier, par la presse nationale. Une déclaration des démissionnaires, rendue publique sur certains sites, lie ce départ collectif non pas aux dernières élections, comme l'a expliqué le chargé de communication du parti d'Aït Ahmed, mais aux «contorsions et déviations par lesquelles l'équipe dirigeante actuelle veut soumettre le parti à la logique totalitaire du pouvoir, (qui) ne nous laissent guère le choix sur les décisions à prendre». Refusant de se «rendre complices des tractations menées à l'insu des militants et de l'opinion publique», les démissionnaires affirment : «On ne construit pas une alternative démocratique comme on ne peut pas élargir le champ des libertés individuelles et collectives tout en servant d'instrument dans les jeux du sérail (…).» Les démissionnaires du FFS refusent même d'engager le bras de fer avec la direction actuelle pour sauver le crédit du parti. Ils semblent réfléchir déjà à créer un nouveau parti politique : «Notre génération ne doit pas tourner le dos à l'Histoire (…) nous voulons assumer maintenant, nos responsabilités historiques (…) nous voulons poursuivre cet exercice de pédagogie politique, mobilisation citoyenne et luttes démocratiques en mesure de construire une conscience politique nationale. Donnons-nous la liberté d'engager la réflexion la plus profonde, aller vers la concertation la plus large pour la création d'un cadre mobilisateur et porteur des aspirations de l'ensemble des Algériennes et des Algériens». La crise qui secoue le plus vieux parti d'opposition s'aggrave après cette démission collective et l'annonce de ses auteurs de la création d'une nouvelle formation politique. Malgré le fait qu'il soit affaibli, le FFS a d'autres priorités pour les jours à venir selon son chargé de communication : se préparer aux futures échéances électorales et s'atteler à la restructuration du parti, en le faisant sortir d'une présence régionale à une implantation nationale.