Le handisport algérien était au bord du gouffre, il y a de cela quelques années, il était à deux doigts de la descente aux enfers. Prosternés sur les pelouses les athlètes algériens ont sans aucun doute vécu des moments terribles dans l'attente de lendemains et résultats meilleurs. Même le sponsoring ne s'est jamais intéressé à ces sportifs. La majorité des entreprises qui ont l'habitude de financer le sport, particulièrement les clubs sportifs, ne s'intéressent, d'une manière générale, qu'au football. Rares sont celles qui sponsorisent des clubs de handisport. Il est vrai qu'avant tout le sponsoring est une question de marketing, et donc de rentabilité, mais c'est aussi une question de «mentalité». La délivrance est enfin venue de l'Etat et du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui a toujours soutenu cette catégorie de sportifs et leur fédération, la Fashi actuellement FAH (Fédération algérienne handisports). Les nouvelles saisons ont apporté leur lot d'ambitions et des coachs jeunes, qui se sont admirablement acquittés de leur tâche. Départ tonitruant et des victoires d'entrée aux premières apparitions. Dans leurs déclarations, le nouveau président fédéral, M. Sid Ahmed El-Asri, ou l'ancien président Rachid Meskouri qui a tant donné à ce sport ou le directeur technique national (DTN), M. Mouloud Debiane, n'ont pas cessé de glorifier les joueurs les qualifiant de courageux, et la qualité technique et les solutions de rechange n'étant pas monnaie courante, il fallait compenser par un mental solide et beaucoup de solidarité. Mais si les résultats étaient des plus réguliers et la première victoire s'en est suivie à Atlanta en 1996, c'est en partie dû aux stages, aux infrastructures et au suivi des athlètes de haut niveau. Pour s'illustrer d'avantage, la Fédération algérienne de handisport (FAH) a bénéficié d'une partie du complexe sportif Mustapha-Tchaker pour le regroupement permanent de ses équipes nationales. Outre un mini-centre d'hébergement d'une capacité d'une trentaine de personnes doté d'une accessibilité pour les fauteuils roulants, dans les chambres et les sanitaires, les athlètes des différentes disciplines pourront bénéficier des infrastructures du complexe (salle omnisports, piste d'athlétisme en bon état, piscine, salle de musculation, etc.). Le handisport algérien est très représenté à tous les niveaux. l'édition athénienne des Jeux Paralympiques avait marqué l'émergence de nouveaux talents, tels Samir Nouioua (double champion olympique au 1 500 m et au 5 000 m, et médaillé d'argent au 800 m), le judoka Nine Messaoud devenu, à l'occasion le premier champion paralympique africain et arabe en judo, et, les plus anciens de tous, Karim Bettina (médaille d'or au poids, record du monde [7,64 m] et une bronze par club), Safia Djelal (or au javelot et record du monde [30,90 m]), et Nadia Medjmedj (or au poids + record du monde [9,79 m]). Avec ces performances et résultats, les athlètes du handisport algérien ont placé la barre très haut et ils vont tenter à Londres de le confirmer avec les athlètes qualifiés pour les Jeux paralympiques-2012.
Une préparation à la hauteur des ambitions Pour rester dans cette dynamique de victoire et de liesse, un riche programme a été concocté par la Fédération algérienne de handisport qui consiste à regrouper les sélections nationales handisport, d'athlétisme et de judo à l'étranger, en Pologne. Composée de 21 athlètes, dont six filles, la sélection d'athlétisme est allée peaufiner sa préparation en Pologne, au Centre de Katowice, renommé pour ses infrastructures sportives offrant des conditions de préparation optimale pour les athlètes et équipes de différentes disciplines. Le stage de Pologne sera l'avant-dernière étape avant les joutes de Londres. Durant cette étape, le travail des différents staffs techniques sera axé beaucoup plus sur le maintien de la forme des athlètes et l'évaluation physique. Le programme comprend également plusieurs tests et séances d'entraînements. «C'est le 4e stage de l'équipe. Il concerne, cette fois ci, les athlètes sélectionnés pour représenter l'Algérie à Londres. Durant les différents regroupements, les athlètes ont montré une progression constante et savent qu'ils doivent cravacher dur, car leur mission aux JP-2012 ne sera pas de tout repos», a indiqué le directeur technique national (DTN), M. Mouloud Debiane. Pour la même échéance, la sélection nationale de judo pour mal-voyants s'est, elle aussi, retrouvée en Pologne depuis le 1er juillet pour un stage précompétitif de 15 jours. Ayant déjà bénéficié de huit stages environ en Algérie et à l'étranger et de deux tournois internationaux, les athlètes auront à confirmer leur progression et leur place de choix. Le judo handisport algérien sera présent aux Jeux paralympiques de Londres dans trois catégories de poids, en -60kg par Mouloud Nora, -66kg par Sid Ali Lamri et en -70kg par la judokate Zoubeïda Bouazoug. Les athlètes bénéficieront de trois derniers stages d'une dizaine de jours chacun, afin d'être au top, avant le départ pour Londres. Pour sa part, la sélection nationale de goal-ball vient d'achever un long regroupement en France, précédé par une participation au tournoi international de Trakai, en Lituanie, qui a offert à l'équipe du duo Mohamed Bettahrat et Abdelkader Khédim une autre opportunité de côtoyer les grandes nations et optimiser la préparation en vue des Jeux paralympiques. «La Fédération n'a pas lésiné sur les moyens afin de préparer dans les meilleures conditions possibles nos différentes équipes nationales, en prévision de l'échéance londonienne. La préparation continuera jusqu'à quelques jours du départ pour les Jeux», a conclu le directeur technique national (DTN). N. B.