Le siège du FLN abritera aujourd'hui une réunion des secrétaires de mouhafadha sur convocation de son premier responsable. Quatre points sont inscrits à l'ordre du jour : la situation organique et financière de chaque mouhafadha, la situation des organisations de masse, la situation des élus, la situation organique du parti, ainsi qu'un tour d'horizon sur la situation politique du pays. Chaque mouhafadh disposera de 10 minutes pour s'exprimer, exposer sa stratégie et proposer une forme d'organisation. La réunion d'aujourd'hui ne s'achèvera pas sans l'annonce de la tenue du conseil consultatif, du comité exécutif et enfin du conseil national. Celui-ci aura un seul et unique point à l'ordre du jour : l'élection présidentielle et la proclamation solennelle du soutien à Abdelaziz Bouteflika pour un troisième mandat. En revanche, la tenue d'un congrès extraordinaire, comme réclamée par beaucoup de cadres et militants, a été abandonnée. D'ailleurs, la direction du FLN a choisi délibérément de ne pas aborder, lors de cette réunion, la crise que continue de traverser le parti. «Il s'agit plutôt de l'ignorer devant la démarcation de certaines gens de la ligne du parti. Nous ne voulons pas alimenter les dissensions, surtout que nous devons mener la bataille de la présidentielle», nous dira un élu de la nation, contacté hier. A travers cette réunion, Abdelaziz Belkhadem veut réussir la prouesse de la cohésion et de l'homogénéité des militants et autres cadres du parti dans la perspective, justement, de la prochaine échéance. Mais peut-il faire l'économie d'un débat organique, puisque ce point est inscrit à l'ordre du jour ? Rien n'est moins sûr. Ce d'autant qu'il ne semble pas être dans les bonnes grâces de beaucoup de cadres du FLN. Ceux-là mêmes (en plus des partisans de Ali Benflis qui n'ont pas quitté le parti, mais qui en sont subtilement écartés) qui ont porté à bout de bras, à l'époque, ce qu'on appelait le mouvement de redressement. En fait, la crise du FLN n'a pas été résorbée, loin s'en faut. Et la cacophonie continue à alimenter les dissensions. Ceux qui ont porté Abdelaziz Belkhadem au poste de secrétaire général lui reprochent aujourd'hui la léthargie du parti qui n'arrive plus à influer sur les événements, mais les subit. Ce d'autant que les résultats des dernières législatives n'ont pas été à la hauteur des espérances de l'ensemble du FLN. En ce sens que l'ex-parti unique a perdu la majorité absolue à la Chambre basse, le contraignant ainsi à contracter éternellement des alliances, du moins le temps du mandat législatif. Il est reproché également à Abdelaziz Belkhadem d'avoir abandonné le parti, sur le plan organique, laissant ainsi à ses détracteurs l'occasion de placer «leurs hommes» à la tête des structures régionales et locales. Les différentes médiations et autres déplacements des membres de la direction n'ont pas réussi à calmer les esprits. Le limogeage du secrétaire général du FLN de la chefferie du gouvernement en juin dernier a été la goutte qui a fait déborder le vase. La réunion d'aujourd'hui intervient après l'annonce par le président de la République de la révision partielle de la Constitution par voie parlementaire.