Le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (Cnasps) a déploré la décision du gouvernement espagnol de retirer les humanitaires des camps de réfugiés sahraouis, qu'elle qualifie d'«abandon pur et simple» de ces réfugiés. «La décision espagnole s'interprète comme un abandon pur et simple des réfugiés sahraouis après que le Royaume d'Espagne les ait déjà abandonnés en 1975 par un retrait précipité et désordonné, sans avoir satisfait à ses obligations, les livrant par connivence à l'occupation marocaine», a déploré le Cnasps dans un communiqué. Il a, à cet effet, rappelé à l'Espagne sa «responsabilité totale» dans la genèse du conflit et lui a demandé «instamment» d'annuler cette décision. La réaction du Cnasps, qui emboîte le pas au gouvernement sahraoui, intervient après que le gouvernement espagnol ait décidé vendredi le rapatriement des humanitaires espagnols des camps de réfugiés sahraouis, alarmé par de «possibles» actions des groupes terroristes opérant dans le nord du Mali, selon le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Garcia Margallo, cité par l'agence de presse sahraouie (SPS). Pour le Cnasps l'ordre de retrait des humanitaires des camps «noircit davantage la page déjà sombre de l'Espagne dans ce conflit dont elle porte devant l'histoire l'entière responsabilité de toutes les souffrances endurées par le peuple sahraoui» à qui il n'est pas permis d'exercer son droit à l'autodétermination et cette «triste» décision du gouvernement espagnol affectera «gravement» l'assistance humanitaire aux réfugiés sahraouis. Il a appelé, dans ce contexte, la Task-Force du mouvement international de solidarité avec le peuple sahraoui à étudier cette nouvelle situation humanitaire et prendre toutes les mesures de nature à assurer la permanence du service humanitaire dans les camps des réfugiés. Pour sa part, le gouvernement sahraoui a exprimé dimanche son «regret» pour le rapatriement des humanitaires espagnols opérant dans les camps de réfugiés, décidé unilatéralement par l'exécutif espagnol, appelant à leur retour afin de poursuivre leur mission. Rappelons, que trois humanitaires européens - deux Espagnols et une Italienne - ont été kidnappés en octobre dernier dans un camp de réfugiés sahraouis à Tindouf par le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), un groupe terroriste qui cible particulièrement l'Algérie et les intérêts algériens. Ils ont été libérés le 18 juillet dernier. A. R. /APS