Photo : M. Hacène Par Samira Imadalou Dans le mémorandum relatif à la politique de maîtrise des prix et de sauvegarde du pouvoir d'achat, le Conseil national économique et social (Cnes) et l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta) ont émis une série de propositions. Scindées en sept parties et au nombre de 74, les suggestions du Cnes et de l'Ugta concernent essentiellement la réforme du dispositif de régulation monétaire et budgétaire, la lutte contre l'inflation, la valorisation de la production nationale, le développement des systèmes de distribution et des mécanismes de contrôle. Il s'agit aussi, selon le Cnes, de favoriser l'information à travers l'accroissement des statistiques et des données des différents fichiers administratifs. Les deux parties proposent en dernier lieu de mettre en œuvre des mesures exceptionnelles pour les wilayas du Sud en matière des prix. De manière globale, les recommandations contenues dans le document n'ont rien de nouveau et ne revêtent pas un caractère nouveau ou exceptionnel. Elles ont en effet déjà été émises dans de précédents rapports. Elles rappellent aussi, en termes de régulation, celles retenues à l'issue des Assises nationales du commerce tenues en juin 2011. De même qu'elles reviennent sur des points déjà abordés et analysés, notamment à l'issue de la tripartite consacrée exclusivement à l'économie tenue en mai 2011. Certaines mesures sont puisées du document sur la stratégie industrielle soumis au débat en 2007 par Hamid Temmar.Ainsi et à titre illustratif, le Cnes et l'Ugta proposent la création de quatre pôles agroalimentaires spécialisés dans les territoires à haut potentiel. Les rédacteurs du mémorandum, adressé au Chef de l'Etat, recommandent par ailleurs la mise en place d'un système de crédit à la consommation réservé exclusivement aux produits fabriqués localement et dont le taux d'intégration dépasse les 30%. Une condition que le ministre des Finances, Karim Djoudi a relevé dans le passé, en réponse aux suggestions de la Banque mondiale de renouer avec le crédit à la consommation, notamment pour l'achat de véhicules par les particuliers. Pour le Cnes et l'Ugta, c'est une manière de faire face à l'inflation par l'augmentation de l'offre au niveau national. Au chapitre de la valorisation de cette production, les deux parties proposent entre autres la mise en place du Conseil national de la fiscalité, la réactivation du Conseil de la concurrence, la mise en place d'un plan de promotion de la production nationale et la mise à niveau en priorité des 50 plus grandes entreprises industrielles.En matière de distribution et de commercialisation, les deux parties suggèrent l'amélioration du fonctionnement des offices, la création des marchés de proximité, l'augmentation des capacités de stockage et la réhabilitation des grandes surfaces. Des points contenus dans différents programmes ministériels. Finalement, le mémorandum sur lequel doit se prononcer le président de la République n'a rien d'innovant.