Le gouvernement «est prêt» à venir en aide à la filière avicole pour faire face à la hausse des prix des matières premières notamment le maïs et le soja, a indiqué, hier, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa. «Le gouvernement est prêt à étudier toute proposition émanant des professionnels pour atténuer l'effet de la hausse des prix des matières premières», a déclaré le ministre lors d'une réunion du Conseil interprofessionnel de la filière avicole. Inquiets de l'impact de la hausse des cours des matières premières notamment sur les petits éleveurs, les professionnels de la filière demandent en urgence la suppression de la TVA et les droits de douanes sur les intrants importés notamment le maïs et le soja qui contribuent respectivement à 60% et 12% de l'alimentation. M. Benaïssa a précisé que les mesures qui seront prises sont de nature technique, organisationnelle et d'encadrement financier et commercial dont l'application devrait avoir un effet sur l'organisation de la filière et sur les prix finaux du produit. Le ministre a noté également que les décisions à prendre ne seront pas unilatérales mais seront partagées par l'ensemble des acteurs de la filière privés et publics. Le Conseil interprofessionnel devrait se réunir prochainement pour «ficeler les mesures à prendre pour sauver la filière et surmonter cette crise», a indiqué le ministre ajoutant qu'un dispositif pour la filière avicole sera mis en place avant la fin du mois en cours. L'Algérie a importé des quantités importantes de maïs et de soja en juin dernier avant que les prix renchérissent sur le marché, ce qui va permettre à la filière de maintenir les prix stables de la viande blanche avant l'application des nouvelles décisions. Par ailleurs, le ministre a considéré la conjoncture de la hausse des prix comme étant une occasion pour organiser et moderniser la filière avicole de telle sorte qu'elle pourra faire face à d'éventuelles crises rappelant dans ce sens les expériences difficiles vécues auparavant ayant mis en péril la filière comme la grippe aviaire, les intempéries de février 2012 et les canicules. Il a cité l'importance de la filière dans l'économie nationale vu son poids en matière d'emplois et de chiffre d'affaires. L'aviculture compte 3 500 éleveurs déclarés et génère un chiffre d'affaires de 1,5 milliard de dollars annuellement et entre 100 000 et 300 000 emplois directs et indirects et 330 fabricants d'aliment.Concernant l'organisation de la filière, le comité a proposé plusieurs mesures dont la mise à niveau des bâtiments d'élevage, la défiscalisation pour les éleveurs notamment ceux qui font le poulet de chair et de la dinde ainsi que la création des groupements d'intérêt commun.