La récession en Europe risque de durer longtemps. Un bon nombre d'indicateurs économiques montrent que la plupart des économies européennes s'enfoncent davantage dans la récession. Pis, les grandes économies de la zone euro sont de plus en plus touchées par la crise. L'agence de notation Standard et Poor's (S et P), estime à 40% le risque que l'Europe connaisse une nouvelle récession à double creux en 2013. La cause ? S et P explique que c'est «essentiellement en raison du processus de désendettement des ménages, des banques et du secteur public, qui plombe l'activité de la plupart des pays européens». Dans son rapport, l'agence de notation mise toutefois sur un autre scénario, qui revoit à la baisse, en passant, ses prévisions économiques pour l'Europe. La zone euro devrait par conséquent connaître une contraction du produit intérieur brut (PIB) de 0,6% cette année et une croissance de 0,4% l'année suivante. L'année 2012 devrait être, «dans le meilleur des cas, une nouvelle année de croissance molle». Et ce sont pratiquement les mêmes constats et prévisions qui émanent de la part de divers organismes spécialisés. Selon une première estimation publiée hier par l'office européen de statistiques Eurostat, le Produit intérieur brut (PIB) de la zone euro a reculé de 0,2% au deuxième trimestre après avoir stagné au trimestre précédent (0%). En comparaison avec le même trimestre de l'année précédente, le PIB a enregistré une baisse de 0,4% dans la zone euro. La même source ajoute que la situation la plus préoccupante est celle de la Grèce qui traverse sa cinquième année de récession et dont le PIB s'est contracté de 6,2% au deuxième trimestre 2012, après une contraction de 6,5% au premier trimestre. Les analystes et experts indiquent que la situation a peu de chances de s'améliorer à court terme : les analystes s'attendent tous à un nouveau recul du PIB au troisième trimestre, autour de -0,2%/-0,3%, qui signerait officiellement l'entrée de la zone euro en récession. «Le tableau d'ensemble n'a pas changé : le manque de croissance dans la zone euro et la profonde récession des pays de la périphérie (les plus faibles de la zone euro, Ndlr) entravent les efforts de consolidation budgétaire et font durer la crise de la dette», estime Jonathan Loynes, de Capital Economics, cité par la presse spécialisée. Les experts, ont, toutefois, une petite lueur d'espoir : la baisse des prix du pétrole et le repli de l'euro pourraient favoriser la consommation et stimuler la compétitivité de la zone euro, mais pas assez pour inverser la tendance. S. B.