Photo : M. Hacène Par Hasna Yacoub Le mois sacré a eu son lot de deuils et de souffrances avec un grand nombre d'accidents de la circulation. En effet, l'hécatombe continue de sévir sur nos routes. Durant ce mois de Carême, chaque jour a eu sa part de victimes en raison de la vitesse et de l'imprudence des chauffeurs. Selon un bilan établi par le commandement de la Gendarmerie nationale, rendu public hier, pour la seule semaine du 7 au 13 août 2012, 71 personnes ont trouvé la mort et 1 255 autres ont été blessées dans 627 accidents de la circulation. La willaya Oran occupe la première position de par le nombre d'accidents qui a atteint les trente. Elle est suivie de Sétif avec 29 accidents et de Médéa avec 28 accidents. Ces accidents sont causés principalement par l'excès de vitesse, les dépassements dangereux et la nonchalance des piétons, selon la Gendarmerie nationale. Du côté de la Sûreté nationale, le décompte de la première quinzaine du Ramadhan est de 139 morts et 516 blessés, dans 576 accidents de la route. Le non-respect du code de la route et la vitesse excessive sont les principales causes des accidents de la circulation, selon ce corps de sécurité. Les services de police ont, durant la même période, dressé 13 123 contraventions forfaitaires, constaté 968 délits routiers et mis 602 véhicules à la fourrière, selon le bilan. Il faut dire que le terrorisme routier a pris de l'ampleur en ce mois de Ramadhan. Chaque jour, on dénombre une dizaine de victimes sur le territoire national. Pas plus- tard que lundi dernier, au soir d'ailleurs, trois personnes sont mortes et deux autres ont été blessées dans un accident survenu sur la RN14, dans son tronçon reliant les communes de Dahmouni à Tasmoult (Tiaret). Le même jour et à travers une vingtaine de wilayas, au moins 13 morts et 75 blessés ont été enregistrés dans 40 accidents de la circulation. L'accident le plus grave s'est produit à 15H45 sur la RN10 reliant Aïn Beida à Meskiana, à hauteur du village Aïn Ferhat, commune de Zorg (Oum El Bouaghi). Cet accident a occasionné le décès de trois personnes et des blessures à trois autres qui ont été évacuées vers les hôpitaux d'Aïn Beida et Constantine. Uniquement dans la wilaya de Mila et durant les 17 premiers jours du mois de Ramadhan, 96 accidents se sont produits où neuf personnes ont trouvé la mort et 122 autres ont été blessées. Dans toutes les études, le facteur humain est cité comme première cause des accidents. Selon le président de l'association Tariq Essalam, Mohamed Laâzouni, la faute n'incombe pas au Ramadhan mais aux jeûneurs. Dans une déclaration faite à la chaîne 3, il a expliqué ces erreurs par le manque de vigilance qui s'accentue durant ce mois de Ramadhan et par la fatigue et la somnolence du conducteur. Pour sensibiliser les conducteurs, l'association Tariq Essalama qui s'appuie sur les réseaux sociaux et les forums pour sensibiliser les conducteurs, est sur le point de lancer une nouvelle campagne sur la toile. Rappelons enfin que la Dgsn avait annoncé un dispositif spécial de gestion de la circulation routière durant ce mois de Ramadhan afin de réduire les accidents de la route et garantir la fluidité de la circulation au niveau des axes routiers, notamment à proximité des marchés et des différents espaces commerciaux. La Dgsn avait annoncé également que ce plan spécial sera renforcé par l'unité héliportée de la Sûreté nationale à travers des images transmises en temps réel aux salles d'opérations sur l'état de la circulation routière. En fait, la Dgsn avait lancé le 21 juin dernier une campagne «Un été sans accidents», visant à «assurer la fluidité de la circulation routière et à réduire les accidents de la route». Mais, à voir le nombre de victimes, il est clair que les dispositions prises restent inefficaces et que le terrorisme routier continue de sévir.