Photo : Riad De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad
Il n'y a pas un quartier ou un village de la région de Kabylie épargné par des problèmes liés à la question d'hygiène et des décharges. Tous les sites portent des traces graves du manque de respect à l'environnement. La région est sale et le fait est saillant, personne ne peut le nier, mais les responsables concernés s'en détournent malgré les protestations répétées des riverains de décharges sauvages et les appels incessants des défenseurs de la nature et de la santé publique à mettre fin à la prolifération ravageuse des monticules de rejets divers et dangereux dans les quatre coins de la wilaya de Tizi Ouzou. À voir l'insupportable topo environnemental de la région, on se demande si les autorités voient l'urgence de se saisir de toutes les occasions pour arrêter le massacre à ciel ouvert des entités naturelles de la région de Kabylie. La santé publique, la faune, la flore et la nature en général sont des «choses» dont les personnes qui s'en soucient n'ont pas les moyens d'agir et ceux qui en ont et sont payés pour faire ce travail se cachent par exemple derrières la litanie de contraintes qui les empêcheraient de faire quoi que ce soit. Des centaines ou milliers de tonnes de déchets ménagers jonchent les trottoirs de la ville de Tizi-Ouzou pendant des jours sans que l'on trouve une solution aux problèmes du personnel de la voirie et des moyens dérisoires mis à sa disposition. Prolifération des bestioles, odeurs suffocantes …etc. n'appellent pas la responsabilité et la conscience de ces autorités. Il n'y a pas trois mois, le siège de la wilaya de Tizi Ouzou a été fermé par des propriétaires de camions de ramassage des ordures ménagères pour réclamer de l'APC leur argent. Rappelons que les protestataires sont ceux qui ont aidé l'APC à remédier au ramassage des déchets pendant la longue grève des travailleurs de la voirie communale. Du côté de la population, les actions contre les dérives dans la gestion des déchets ne manquent pas dans la wilaya de Tizi Ouzou. L'hiver dernier, des habitants d'Ichouache, en périphérie de la ville de Boghni, au sud de Tizi Ouzou, avaient immobilisé pendant deux jours des camions collecteurs d'ordures qui déversaient leurs charges à proximité. Les manifestants se sont soulevés contre les désagréments causés par les déchets jetés par les services de l'APC et d'autres camions de ramassage d'ordures des régions limitrophes. Quant aux centres d'enfouissement technique et autres décharges réglementaires, ils devront attendre le dénouement du litige avec les riverains, prétexte trouvé par les responsables, pour être opérationnels.