De notre envoyée spéciale à Djanet Mekioussa Chekir Baisser de rideau sur le premier Festival de la chanson et de la musique targuies, abrité par la capitale du Tassili, Djanet, après une semaine de manifestation. Une manifestation, faut-il le souligner, qui a eu au moins le mérite de mettre sur le devant de la scène des talents certains qui pratiquent ce répertoire de notre patrimoine musical national. Originaires de Djanet, ce sont des artistes qui ont pris part à cette première édition, bien connus de leur public local et régional et qui se sont mieux fait révéler de l'assistance venue des autres régions du pays, voire des quelques étrangers qui se trouvaient dans cette ville pour faire du tourisme. Dans la catégorie du meilleur artiste, c'est un nom bien connu des habitants de Djanet et des localités limitrophes, Ahmed Chakali, qui a décroché le premier prix d'un montant de 200 000 DA. C'est tout heureux qu'il reçoit une récompense qu'il estime être un encouragement pour poursuivre une carrière entamée dès 1982 dans la troupe du défunt Othmane Baly en tant qu'instrumentaliste avant de se lancer sept ans plus tard dans une carrière en solo. Il créa alors sa propre troupe sur encouragement du plus célèbre représentant de la chanson et de la musique targuies algériennes. Ses six albums produits, depuis, sont consacrés essentiellement au style traditionnel tout en introduisant la chanson moderne targuie. Même s'il a considérablement évolué dans sa carrière, il n'en reste pas moins critique s'agissant des conditions et de l'environnement qui entourent celle-ci et qui dénotent le manque de considération dont il jouit, au même titre d'ailleurs que tous les artistes de la région. Autre heureux lauréat de cette compétition, Abdellah Mesbahi, premier prix ex æquo de la meilleure interprétation. Tout heureux de cette distinction, il n'en oublie pas pour autant de dire que c'est grâce à l'enseignement que lui a prodigué Othmane Baly qu'il en est arrivé là. Tout comme Chakali, il déplore le peu d'encouragement dont bénéficient les artistes pour mener très loin leur carrière. Car, si tous deux pensent que l'initiative de ce festival est louable même si elle est tardive, il s'agit pour eux d'être motivés le reste du temps à travers des facilitations financières notamment. Il est fréquent, par exemple, pour eux, expliquent-ils, de ne pas être payé pour des concerts et s'ils le sont, c'est bien peu. A noter que, dans la catégorie de la meilleure chanson, le deuxième prix ex æquo aussi est revenu à Benamar Abdou et à Hanafi Beka. Ces prix sont dotés respectivement de 150 000 et de 100 000 DA. Dans la catégorie de la meilleure troupe, le premier prix est revenu aux Artistes du Tassili, le second à Ithran Ahaggar (les étoiles de l'Ahaggar) ex æquo avec Omar Idriss et le troisième à Guitare Adrar. Des prix d'encouragement ont été décernés, par ailleurs, aux institutions ayant apporté leur contribution à cette manifestation, à savoir l'Office du Parc national du Tassili (OPNT), la daïra et l'Assemblée populaire communale (APC) de Djanet ainsi que l'Institut national.