Monsieur Salehi a affirmé qu'Israël devrait être «forcé» de respecter le traité de non-prolifération des armes de destruction massive, lors de la cérémonie d'ouverture à Téhéran de la réunion d'experts du 16e sommet du Mouvement des pays non-alignés (MNA). M. Salehi a appelé, selon les agences de presse, les non-alignés à jouer «un rôle actif» dans l'élimination «des armes de destruction massive». «Israël aussi devrait être forcé de respecter la non-prolifération des armes de destruction massive», a-t-il souligné. «Le refus israélien de signer le traité de non-prolifération nucléaire est un obstacle au respect mondial de la non-prolifération des armes nucléaires», a dénoncé le ministre iranien. À propos de la question palestinienne, M. Salehi a estimé que ce dossier devrait être traité sérieusement au cours de cette rencontre. Par ailleurs, le ministre iranien a déclaré, lors de la réunion d'experts du MNA, que l'ONU avait besoin de réformes structurelles. «La mise en place d'une organisation des Nations unies plus démocratique peut être considérée comme une étape importante des réformes de l'ONU», a-t-il souligné. La réunion d'hier a été également l'occasion, pour le chef de la diplomatie iranienne, d'évoquer le dossier du nucléaire. «Le Mouvement des non-alignés devrait s'opposer sérieusement aux sanctions unilatérales de certaines nations contre certains de ses membres», a déclaré M. Salehi. Il a également réaffirmé que les activités nucléaires de l'Iran étaient «pacifiques», et il a appelé au soutien de l'organisation. «Nous ne demandons que nos droits légitimes. Nous souhaitons une solution équitable (au dossier nucléaire iranien), et non pas des solutions biaisées par l'approche de deux poids, deux mesures de l'Aiea et d'autres entités de l'ONU», a-t-il déclaré. Le ministre a également souhaité que le sommet prenne «des mesures effectives» contre les actions de terrorisme «menées par des gouvernements avec le soutien des puissances occidentales», en citant notamment l'assassinat de plusieurs scientifiques, nucléaires iraniens depuis 2010. Téhéran, rappelons-le, a accusé les services secrets israéliens, américains et britanniques d'être derrière ces attentats visant à perturber le programme nucléaire, iranien. Pour conforter ses propos, les autorités ont exposé hier, à l'entrée du centre de conférence où se réunissent les experts, les carcasses des voitures détruites par les bombes qui ont tué certains de ces scientifiques. L'Iran est depuis 2006 sous le coup de sanctions de l'ONU, désormais doublées d'un sévère embargo financier et pétrolier occidental, pour son programme nucléaire dont la communauté internationale soupçonne qu'il a un objectif militaire malgré les démentis répétés de Téhéran. Outre l'Iran, plusieurs autres pays non-alignés font l'objet de sanctions internationales ou unilatérales, notamment deux alliés de Téhéran : la Corée du Nord, pour son programme nucléaire également, et la Syrie, pour la répression sanglante menée depuis dix-sept mois par le régime de Damas contre le soulèvement de l'opposition. Les représentants de plus d'une centaine de pays doivent discuter des nouveaux défis du monde d'aujourd'hui, selon le ministre iranien. Les chefs d'Etat et de gouvernement des pays membres du MNA se réuniront, pour leur part, les 30 et 31 août à Téhéran. La réunion d'hier était aussi l'occasion pour M. Salehi d'appeler les non-alignés à s'opposer aux sanctions internationales frappant l'Iran pour son programme nucléaire controversé, à la veille de leur sommet les 30 et 31 août à Téhéran. G. H./Agences