Ahmadinejad contre-attaque sur le dossier nucléaire. L'Iran a porté plainte à l'ONU contre Obama pour “chantage nucléaire”. Téhéran ne compte pas se faire marcher dessus par Washington. La nouvelle doctrine américaine, dévoilée le 6 avril et expliquée dans le détail par Obama devant les représentants de 47 pays, lors de son sommet sur la sécurité nucléaire, prévoit de ne jamais utiliser l'arme nucléaire contre un pays qui ne la possède pas, excepté contre la Corée du Nord et…. l'Iran. Dans la plainte à Ban Ki-moon, les autorités iraniennes estiment que les Etats-Unis, de manière illégitime, ont identifié un pays non nucléaire comme une cible de leurs armes atomiques et préparent des plans militaires sur cette base. À voir de près, le sommet d'Obama a été, en effet, marqué par la question du nucléaire iranien dont les négociations son au point mort. Robert Gates, le secrétaire d'Etat américain à la défense, n'a pas arrêté de prévenir les hôtes d'Obama sur les progrès de l'Iran sur la voie de la bombe atomique, jurant que Téhéran sera doté de l'arme nucléaire tout au plus d'ici un an. Les Etats-Unis accusent depuis de nombreuses années le régime de Téhéran de vouloir produire sa propre arme nucléaire sous couvert d'un programme civil. L'ordre du jour du sommet, empêcher les terroristes d'accéder à l'arme atomique (!), a vite tourné autour de l'Iran. La diplomatie américaine a d'ailleurs œuvré pendant deux jours à convaincre les pays opposés aux sanctions d'accepter de contraindre l'Iran à respecter les traités de non-prolifération. Le Président américain, qui est devenu en quelque mois le principal pourfendeur de l'Iran, l'a encore fait entendre lors de ce sommet en exigeant de tous ses alliés internationaux des sanctions “fortes”, “dures”, “fermes” et “sévères” avant la fin du printemps. Il a trouvé un nouvel allié de poids dans ce dossier, la Russie. Le Président Dimitri Medvedev, qui a salué le changement d'atmosphère entre son pays et les Etats-Unis, a promis de collaborer avec Obama sur les problèmes mondiaux les plus importants, y compris la préoccupation numéro un de ce dernier, la question du nucléaire iranien. Les Arabes, présents au sommet, sont revenus bredouilles. Ils avaient menacé de casser la baraque en mettant sur le tapis la question du nucléaire israélien et ils ont dû se contenter d'écouter Obama pérorer sur les matériaux fissiles susceptibles d'être détournés par des terroristes. D'ailleurs Israël avait pris ses devants. Son Premier ministre a carrément boycotté le sommet d'Obama. Pour revenir à l'intitulé du sommet de Washington sur la sécurité nucléaire, comment une bombe atomique peut être confectionnée dans les petits sanctuaires du terrorisme islamiste. Les pays arabes pourront se doter de centrales nucléaires, mais ils ne le feront que sous haute surveillance. Le transfert de technologie est rendu plus difficile. Le sommet n'a pas énoncé les méthodes coercitives mais il y a eu un accord entre les pays qui maîtrisent la technologie nucléaire. Si Obama s'est dit satisfait des résultats de son sommet, affirmant que le monde est plus en sécurité à présent, c'est qu'il a eu des assurances de la part de ces pays qui ont également décidé d'augmenter leur contributions à l'AIEA qui reste encore le gendarme des Etats-Unis. Face à l'agressivité d'Obama qui est montée de plusieurs crans ces dernières semaines, l'Iran a décidé d'organiser un contre-sommet américain à Téhéran sur le désarmement nucléaire, les 17 et 18 avril. Il est annoncé la présence de soixante pays, dont la Chine, laquelle, contrairement à la Russie, n'a pas succombé au charme d'Obama à Washington. Pékin a accueilli favorablement cette initiative et y participera, affirme Téhéran. Parmi les six puissances chargées du dossier nucléaire iranien (Chine, Etats-Unis, Russie, France, Grande-Bretagne et Allemagne), Pékin est le seul à rester réticent à l'adoption de nouvelles pénalités au Conseil de sécurité de l'ONU. Des représentants de l'AIEA feront aussi le déplacement, se réjouissent les autorités iraniennes. La contre-conférence iranienne a pour thème “L'énergie nucléaire pour tous, des armes atomiques pour personne”. Les puissances occidentales, notamment les Etats-Unis, et Israël, soupçonnent l'Iran de vouloir fabriquer l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil. Une accusation réfutée par Téhéran. Les dirigeants iraniens prônent le désarmement nucléaire et démentent l'idée selon laquelle la République islamique chercherait à avoir l'arme atomique, interdite par l'Islam, selon eux.