Au moment où les combats se poursuivent dans les principales villes syriennes, le vice-président syrien Farouk al-Chareah estime que la solution en Syrie passe par «un arrêt des violences de la part de toutes les parties» afin de permettre «un dialogue national». C'est ce qu'a rapporté hier le quotidien pro-gouvernemental El-Watan. Des déclarations qui font suite à celles faites hier par le chef de la diplomatie, Walid Mouallem. Ce dernier a soutenu qu'il n'y aurait aucune négociation tant que le pays n'aurait pas été «purgé» des rebelles et que le président Bachar al-Assad a réaffirmé qu'il vaincrait «à n'importe quel prix» le «complot étranger» contre son pays. «La base d'un règlement sans conditions préalables de la crise en Syrie passe par l'arrêt des violences de la part de toutes les parties et le lancement d'un dialogue national», a déclaré M. Chareah à un émissaire de l'Iran, allié clé du régime. Cela «aidera l'ensemble des Syriens, au gouvernement comme dans l'opposition, à entrer dans un dialogue national et à en accepter les résultats», a-t-il encore affirmé à Alaeddine Boroujerdi, président de la commission parlementaire iranienne pour la politique étrangère. M. Boroujerdi avait rencontré dimanche plusieurs responsables à Damas, dont le président Assad, à l'approche du sommet des non-alignés prévu jeudi à Téhéran, et au cours duquel l'Iran doit faire une proposition de règlement. La Syrie «accueille» cette initiative ainsi que l'idée d'un groupe de contact composé de l'Egypte, de l'Iran, de l'Arabie saoudite et de la Turquie, proposé par Le Caire, a indiqué M. Chareah. Il ajoutera que «le refus de certains pays de soutenir les efforts de l'Iran pour un règlement de la crise syrienne sous prétexte que l'Iran fait partie du problème est une erreur politique», a-t-il encore estimé. Un tel refus, compare-t-il, «équivaut à écarter les Etats-Unis des efforts de paix pour résoudre le conflit israélo-arabe». La Russie, un des rares alliés du régime syrien, par la voix de son chef d'état-major de l'armée, Nikolaï Makarov, a indiqué pour sa part que Moscou n'avait aucune intention de retirer ses conseillers militaires de Syrie et y poursuivait ses activités, en dépit de l'escalade de la violence, selon les agences russes d'information. L'Allemagne, un des pays dans le clan adverse, soutient, quand à elle, que l'opposition doit s'unifier avant de former un gouvernement. «Il importe que l'opposition syrienne se rassemble sous un toit commun et se déclare pour la démocratie, la tolérance et la pluralité», a dit M. Westerwelle dans un communiqué. «Nous soutenons une telle plateforme commune en tant qu'alternative crédible au régime d'Assad», a-t-il ajouté. Lundi, le président français François Hollande avait assuré qu'il reconnaîtrait immédiatement un gouvernement de transition, ce qui avait été accueilli fraîchement par les Etats-Unis. Washington a appelé l'opposition syrienne à mieux s'organiser avant de commencer à former un gouvernement provisoire. Des opposants syriens, depuis Berlin, ont jugé prématuré de former un gouvernement syrien de transition si ce dernier n'était par reconnu par toute la communauté internationale de façon unanime. D'après les observateurs de la scène syrienne, l'opposition est loin du consensus que voudrait voir l'Occident. Entre ceux qui prônent la violence pour le changement, ceux qui ne veulent que d'une nation pacifiée et ceux qui ont choisi de parler des asiles dorés rien n'est réglé. Si les opposants syriens ont pour objectif commun d'abattre le régime de Bachar al-Assad, ils ont de profondes divergences sur la manière de mener le combat et de préparer la période post-Assad. G. H./Agences