Le Venezuela veut une autre réduction des quotas de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). C'est ce qu'a annoncé, hier, son ministre de l'Energie et du Pétrole, Rafael Ramirez, précisant que son pays va proposer de réduire d'un million de barils l'offre de brut de l'OPEP lors de la prochaine réunion de l'organisation. Le Venezuela «proposera une réduction supplémentaire d'un million de barils lors de la prochaine réunion de l'OPEP qui se tiendra le 17 décembre ou avant», a déclaré M. Ramirez. La proposition vénézuélienne intervient après la toute récente décision de l'OPEP, le 24 octobre dernier, portant réduction de 1,5 million de barils de sa production, applicable à partir du 1er novembre en cours. Laquelle décision ne semble pas avoir les retombées escomptées sur les cours, puisque le marché pétrolier ne montre pas encore les signes d'une tendance à la hausse. Pis, le prix du baril s'enfonce davantage pour descendre sous la nouvelle barre fatidique des 60 dollars. C'est ce qui est arrivé dans la matinée de lundi lorsqu'il s'est échangé à 58,38 dollars, son niveau le plus bas depuis février 2007. En moins de cinq mois, les cours du pétrole ont enregistré la dégringolade la plus spectaculaire de leur histoire : montés au niveau record de 147,50 dollars le baril à Londres, ils ont perdu 60% de leur valeur. L'élection de Barack Obama à la présidentielle américaine ne changeait pas grand-chose à la configuration hier matin, puisque le baril était en baisse par rapport à sa remontée quelques heures auparavant jusqu'à 70 dollars et au-delà, victime des nouvelles craintes d'une baisse de la demande causée par un ralentissement de la croissance économique mondiale, une nouvelle hausse des réserves pétrolières américaines et la morosité des Bourses. Vers 11h00 GMT, le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en décembre s'échangeait en baisse de 2,04 dollars à 64,40 dollars à Londres. A la même heure, le baril de «light sweet crude» pour livraison en décembre perdait 2,24 dollars à 68,29 dollars sur le marché new-yorkais. Sur le front des entreprises, la victoire d'Obama n'aura en tout cas pas d'impact immédiat. Cela «ne change pas grand-chose à ce stade car les problèmes économiques restent là», expliquait un analyste d'une maison de courtage indienne. Il faudra visiblement patienter encore pour voir la décision de l'OPEP faire sentir ses effets, une fois qu'elle sera conjuguée à la demande hivernale en hausse. Néanmoins, la situation et les rapports au sein de l'OPEP sont tels que ces effets risquent de ne pas se produire comme souhaités à travers la décision de réduction. Une décision qui souffre d'une mise en application chez certains membres, et à leur tête le plus grand producteur mondial, l'Arabie saoudite, dont il est attendu une baisse de 5% de la production. Contrairement à l'Arabie saoudite, plusieurs pays membres de l'organisation ont déjà annoncé leur réduction, comme l'Algérie, les Emirats arabes, le Nigeria, l'Iran, pour rendre effective la décision de l'OPEP de baisser son offre à partir du 1er novembre. L. I.