La Palestine lancera, dans deux semaines, les démarches indispensables pour son accession à l'ONU. C'est ce qu'a annoncé hier le président palestinien, Mahmoud Abbas. Ce dernier a annoncé qu'il lancerait les démarches pour l'accession de la Palestine au statut d'Etat non membre de l'ONU le 27 septembre, lors de son discours devant l'Assemblée générale. «Nous irons à l'Assemblée générale des Nations unies le 27 pour des consultations avec nos amis sur le projet de résolution réclamant l'adhésion de la Palestine (en tant qu'Etat non membre)», a-t-il déclaré lors d'une allocution télévisée. «Nous allons à l'ONU pour dire que nous sommes un Etat auquel s'applique la Quatrième Convention de Genève (sur la protection des civils en temps de guerre, Ndlr). Il y a 133 pays qui nous reconnaissent comme un Etat avec Al Qods comme capitale et où nous avons des ambassades qui arborent le drapeau palestinien», a-t-il plaidé. Le 4 août, le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad al-Malki, avait, rappelons-le, indiqué que le président Abbas présenterait officiellement cette demande le 27 septembre, le jour où il doit prendre la parole devant l'Assemblée générale de l'ONU. Une démarche à laquelle les Palestiniens ont été obligés de recourir après avoir été déboutés au Conseil de sécurité. La menace de veto américaine avait obligé les Palestiniens à demander cette adhésion comme Etat non membre. Une démarche qui a également déplu aux Israéliens et à leurs inconditionnels alliés de toujours, les Américains. Ces derniers menacent les Palestiniens de les priver de toutes les aides financières américaines. Les Palestiniens n'ont cependant pas le choix. Face au blocage du processus de paix imposé par Israël, ils n'avaient que le recours à l'ONU pour créer leur Etat. Pour être adoptée, la résolution élevant la représentation de la Palestine du rang d'observateur à celui d'Etat non membre, à l'instar du Vatican, doit être votée par plus de la moitié des 194 Etats membres, où elle est assurée d'une large majorité. M. Abbas a manifesté à plusieurs reprises son intention de se tourner vers l'Assemblée générale, après avoir renoncé, faute de majorité, à demander un vote au Conseil de sécurité sur la demande historique d'adhésion à part entière d'un Etat de Palestine, déposée le 23 septembre 2011. R. I.