Les Etats-Unis et l'Union européenne tentent encore d'éviter une confrontation au Conseil de sécurité sur la demande d'adhésion des Palestiniens à l'ONU, Washington ayant déjà averti qu'il opposerait son veto. Dimanche 18 septembre, des contacts entre diplomates du Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, UE, ONU) doivent avoir lieu à New York, sans réunion formelle toutefois. Dans ce cadre, l'envoyé spécial du Quartette, Tony Blair, doit rencontrer Ban Ki-moon, et la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton s'entretenir avec Catherine Ashton, la chef de la diplomatie européenne. «Je pense qu'il y a un moyen d'éviter une confrontation», a déclaré dimanche dernier l'ancien Premier ministre britannique sur la chaîne américaine ABC. «Le seul moyen finalement de parvenir à un Etat palestinien (...) est de passer par des négociations», a-t-il expliqué, indiquant que le Quartette allait «chercher au cours des prochains jours à trouver un moyen de réunir les éléments qui permettent de reconnaître leurs revendications et leurs aspirations légitimes à un Etat, tout en renouvelant (...)» la nécessité de négociations directes entre les deux parties. Les négociations directes entre les deux parties sont gelées depuis un an, les Palestiniens exigeant en particulier des Israéliens l'arrêt de la colonisation, ce qu'Israël refuse. Lassé par cette impasse, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a affirmé vendredi qu'il présenterait le 23 septembre, à l'occasion du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'ONU, la demande d'adhésion d'un Etat de Palestine aux Nations unies pour qu'elle soit soumise au Conseil de sécurité. «C'est notre droit légitime de demander l'adhésion à part entière de l'Etat de Palestine à l'ONU», a-t-il déclaré, assurant vouloir ainsi «mettre fin à une injustice historique en accédant à l'indépendance comme tous les autres peuples de la Terre, dans un Etat palestinien sur les lignes du 4 juin 1967». Cette demande devra être remise au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon qui, à son tour, la remettra au Conseil de sécurité. Pour que la démarche puisse aboutir, il faudrait une «recommandation» du Conseil à l'Assemblée générale qui devra voter une résolution pour l'admission des Palestiniens. L'initiative a peu de chances d'aboutir, les Américains ayant déjà laissé entendre qu'ils opposeraient leur veto si Mahmoud Abbas persistait. Les Palestiniens peuvent aussi présenter une demande auprès de l'Assemblée générale qui pourrait lui accorder un statut amélioré d'«Etat observateur non-membre» de l'ONU. Ils auraient toutes les chances d'obtenir une majorité et, dans ce cas, un veto n'est pas possible.