Pour la première fois depuis l'annonce de la révision de la Constitution, le Rassemblement pour la culture et la démocratie a livré son opinion au cours d'une session de son conseil national qui s'est tenue jeudi sans la présence des médias. Le parti de Saïd Sadi a donc tenu son conseil national, jeudi dernier, sous de mauvais auspices. D'abord sur le plan politique, puisque le parti, tout comme l'essentiel de la classe politique, a été pris de court par l'annonce d'une révision partielle de la Constitution. Et pour une formation dont le président a demandé la présence d'observateurs internationaux lors de l'élection du printemps 2009, les choses ne sont pas faciles. Et sur le plan interne, la saignée continue au RCD. La session de jeudi dernier a ainsi entériné la mise à l'écart de Djamel Ferdjallah, député de Béjaïa, de la direction nationale et la démission de Hamid Lounaouci, député et ancien ministre des Transports dans le gouvernement de Ali Benflis, qui aurait, selon des sources internes, «demandé à être dispensé» du poste de secrétaire national chargé des relations avec les institutions qu'il occupe jusque-là. Comme ces informations ne sont pas rendues publiques, le communiqué qui a sanctionné les travaux du conseil national –diffusé par le biais du site Internet du parti en l'absence des médias- s'est donc contenté de faire l'évaluation de la situation politique du pays. «En ce mois de novembre, à forte charge symbolique, la situation politique est marquée par une révision de la Constitution qui sonne comme un reniement des valeurs ayant nourri le combat libérateur et fondé le projet démocratique et social pour lequel s'est sacrifié notre peuple», constate le document du parti de Saïd Sadi qui rappelle que l'amendement proposé par le président Bouteflika vise trois objectifs : «La présidence à vie pour l'actuel chef de l'Etat, la mainmise totale sur l'Exécutif et l'institutionnalisation de la manipulation du patrimoine symbolique de la nation.» A la même occasion, le RCD s'insurge contre ce qu'il appelle «le détournement de la mémoire par la manipulation qui a servi au détournement de la volonté populaire par la fraude électorale ayant conduit au détournement de la richesse nationale par la corruption». Comme proposition, le communiqué suggère de «combattre le chantage au patriotisme de façade et la confiscation des valeurs fondatrices de la nation» concernant le volet historique de la révision constitutionnelle et d'«exiger la présence de la communauté internationale pour surveiller tous les scrutins en attendant de voir notre pays disposer d'une administration impartiale» pour ce qui est de l'élection présidentielle de 2009. Le parti de Saïd Sadi, qui a rendu hommage à son maire de Timezrit assassiné mercredi soir, se propose d'être un rempart, sans afficher son intention par apport aux prochaines élections. Et en guise de conclusion, le parti ajoute cette phrase énigmatique : «Le RCD est disposé à assumer sa pleine et entière contribution dans [ce] combat.» A. B.