Photo : Riad Par Smaïl Boughazi Malgré quelques rectifications, le plan d'action du nouveau gouvernement dirigé par Sellal maintient l'esprit de la politique menée depuis 2009. Présenté la semaine dernière devant la Chambre basse du Parlement, ce plan est axé sur la relance du secteur productif, national et l'amélioration du service public. Une orientation qui va certainement réjouir plus d'un, particulièrement des patrons d'entreprises qui ne cessent, ces dernières années, d'appeler à la révision de la politique économique du pays. Dans l'ensemble, Sellal a voulu mettre sa touche dans l'action de l'Exécutif, bien que le facteur temps n'est guère de son côté. Cet élément reste déterminant dans la manière dont les actions seront menées. Il fera ainsi de l'éradication du fléau de la bureaucratie un élément central dans l'action gouvernementale. Dans son diagnostic, le Premier ministre a relevé cet obstacle qui bloque les investisseurs et offre une mauvaise image du climat des affaires en Algérie. L'amélioration de l'environnement des affaires répondra à l'exigence de remettre sur les rails un secteur industriel en agonie et inciter les entreprises algériennes à se mettre à niveau et améliorer leur compétitivité. Un défi qui s'annonce difficile pour un tissu industriel, fragilisé déjà par un climat économique, mondial, morose et l'avènement de pays émergents dont la croissance frôle parfois les deux chiffres. La crise économique qui sévit actuellement en Europe reste aussi un point crucial pour l'économie du pays. Le vieux continent est actuellement le principal fournisseur du pays. Donc, il s'agira pour l'Exécutif de scruter les moindres signes de danger provenant de l'Union européenne. Mais, il semblerait que le gouvernement a voulu déjà anticiper sur les événements puisque durant ces derniers mois, la rigueur est devenue le terme en vogue. Le cabinet Sellal semble préférer une croissance positive basée sur la croissance. Une option justifiée par la nécessité de maintenir le rythme actuel afin de permettre aux entreprises, publiques et privées, de rester sur les rails. L'objectif recherché est également de faire face au chômage galopant, en permettant aux employeurs de recruter davantage. Mais il faut le dire, le véritable casse-tête de nos responsables restent toujours la dépendance du pays des exportations du pétrole et la hausse effrénée de la facture des importations. Ce casse-tête impose à tous les responsables du pays de trouver des solutions idoines pour relancer la production locale. Sur ce plan, Sellal promet des actions de valorisation du patrimoine, d'amélioration de la gestion et la promotion de partenariats industriels et des incitations aux producteurs nationaux pour reconquérir de nouveau le marché. En un mot, le Premier ministre juge que «la seule solution pour le volet économique et l'emploi demeure le soutien aux entreprises, qu'elles soient publiques, privées ou mixtes, parce qu'elles sont les seules à pouvoir créer la richesse et des postes d'emploi.» Mais accorder des «facilités aux investisseurs ne veut pas dire libéralisme, dit-il. Idem pour l'emploi qui sera un des objectifs stratégiques du gouvernement. Dans ce sillage, il a annoncé la poursuite des efforts du gouvernement afin d'atteindre cet objectif fondamental pour l'exécutif. Il a d'ailleurs insisté sur la nécessité d'axer le travail sur les investissements créateurs de richesse et d'emploi à travers des mesures efficaces et la création d'activités pérennes, génératrices d'emploi permanent au lieu d'emploi provisoire. Le plan d'action de Sellal a apporté des réponses claires à certaines questions économiques mais, en l'absence d'une stratégie globale, l'action gouvernementale pourrait tomber dans le conjoncturel, jugent des observateurs. Autre détail, le gouvernement actuel semble engager une course contre la montre qui n'est pas gagnée d'avance.