Photo : Sahel Par Abdelghani Aïchoun La crise du Comité olympique algérien dure depuis plusieurs mois. La semaine dernière, son président, le Pr Rachid Hanifi, avait convoqué une assemblée générale ordinaire pour l'adoption des bilans moral et financier. Finalement, celle-ci n'a pas pu avoir lieu en raison du refus d'un grand nombre de membres de l'AG d'adopter l'ordre du jour, ce qui, de facto, remet en cause sa tenue. Il est sans besoin de rappeler que les membres du bureau exécutif contestataires réclament ni plus ni moins que le départ du président du comité olympique auquel ils reprochent sa gestion «solitaire» des affaires du COA. Ainsi, lors de l'AG, les uns et les autres, y compris Rachid Hanifi, se sont entendus pour convoquer une assemblée générale extraordinaire qui, statutairement, devrait se tenir sous quinzaine, c'est-à-dire samedi prochain. A l'occasion, le président du COA avait déclaré qu'il a le droit de se défendre. C'est pour cela qu'il était d'accord pour la convocation d'une AG extraordinaire. Cela veut-il dire pour autant que la crise du COA va connaître son épilogue samedi prochain ? Rien n'est sûr. En effet, à voir de très près les statuts et le règlement intérieur du COA, on se rend compte qu'il se pourrait que les parties en conflit soient face à un problème d'interprétation des textes. Ce qui avait déjà commencé samedi 29 septembre lors de l'AG ordinaire. Le président de la Fédération algérienne d'athlétisme, Badreddine Belhadjoudja, avait pris la parole pour lire une motion de retrait de confiance à l'encontre du président du comité. Or, l'article 1 du règlement intérieur de l'instance stipule que «additivement aux points prévus à l'article 11 des statuts, l'inscription de tout autre point à l'ordre du jour de l'assemblée générale doit faire l'objet par le ou les auteurs d'une communication écrite adressée au président du comité olympique, algérien quinze jours au moins avant la date de l'assemblée générale». Ce qui ne s'est pas passé sur place. D'où la décision de convoquer une AG extraordinaire. A noter que, selon l'article 8 des statuts du COA, «l'assemblée générale peut se réunir en session extraordinaire soit sur convocation du président du comité, soit à la demande des deux tiers de ses membres». Donc, l'AG extraordinaire a-t-elle officiellement été convoquée ? Même si les uns et les autres se sont entendus pour sa tenue, le samedi 29 septembre, il n'en demeure pas moins qu'il faut passer par ce procédé. Selon certaines informations, le CIO (Comité international olympique) risque de s'impliquer dans cette crise. Les responsables de l'instance olympique internationale veulent surtout faire en sorte pour que les textes soient respectés. Et si l'AG extraordinaire de samedi prochain se faisait sans la présence de Rachid Hanifi ? Ses détracteurs peuvent, à partir de là, le destituer et évoquer l'article 15 qui stipule que «en cas de vacance définitive du poste de président du comité dûment constatée par le comité exécutif, l'intérim de la présidence est assuré de plein droit par un vice-président selon l'ordre de préséance». Un intérimaire qui aura la charge de «convoquer, dans les 45 jours à compter de sa désignation, une assemblée générale, élective au poste de président du comité olympique, algérien pour le reste du mandat en cours». Mais cela risque de ne pas refléter la situation qui est beaucoup plus complexe. Les textes qui régissent le COA, statuts et règlement intérieur, n'évoquent pas toutes les situations. A moins que le président du COA ne prenne la décision de démissionner de son propre chef, il est fort à parier qu'il y a un risque de se retrouver devant le TAS (Tribunal arbitral du sport). Les choses peuvent encore se compliquer davantage. Tout cela à quelques mois seulement de la fin du mandat de l'actuel président. N'aurait-il pas été plus judicieux d'attendre la fin de cet exercice ? Seuls les présidents des fédérations contestataires peuvent répondre à cette question. Entretemps, c'est le sport algérien qui en prend un autre coup en termes de stabilité des instances et de sérénité.