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«Il faut avoir des conditions minimales pour réussir la création de grandes sociétés»
Lotfi Halfaoui, expert industriel, déclare :
Publié dans La Tribune le 10 - 11 - 2008


Entretien réalisé par Salah Benreguia
La Tribune : M. Adelhamid Temmar a annoncé dernièrement la création de 13 grandes sociétés publiques. Pouvez-vous nous dire, de prime abord, quel est l'objectif recherché à travers cette option ?
Lotfi Halfaoui : La constitution de 13 grandes entreprises publiques est en soi une bonne initiative, à condition de les doter de tous les outils nécessaires pour réussir leur objectif de devenir des entreprises leader sdans leurs domaines respectifs. C'est-à-dire réunir les hommes, les machines, le financement, le marché, les moyens organisationnels et techniques, etc. sans oublier les impératifs de rentabilité et de faisabilité. Comme vous le voyez, créer de grandes entreprises est une chose, bien les gérer est une autre gageure. Et que ces entreprises deviennent des «locomotives» qui tireront leurs secteurs respectifs est en soi tout un programme. L'objectif recherché est de relancer le développement économique national à partir d'un «noyau dur d'entreprises publiques». Il me semble que le gouvernement veut répondre dans l'urgence à mettre sur pied ce «starter» à un ambitieux programme industriel.
Le contexte économique actuel, tant au niveau national qu'international, permettra-t-il la réussite d'une telle option ?
La réponse est indéniablement oui. Il est préférable de faire fructifier nos réserves de changes en créant un formidable levier économique et des milliers d'emplois productifs plutôt que de se contenter d'un minuscule pécule sur des placements de plus en plus risqués de nos excédents financiers. L'essentiel est de réaliser un paquet d'investissements productifs orientés vers la satisfaction des besoins de la population, en optimisant la substitution à l'importation, d'une part, et de dégager des potentiels à l'exportation. Notre pays par l'intermédiaire de Sonatrach, par exemple, réalise des mégaprojets en pétrochimie pour satisfaire une demande future mondiale. Cette démarche devrait être valorisée pour créer les conditions privilégiées à un développement de la PMI pour profiter de ces productions pétrochimiques (engrais, produits chimiques, plasturgie.)
Le gouvernement envisage de créer des entreprises publiques, après avoir fait, pendant quelques années, de la politique de privatisation des entreprises publiques son cheval de bataille. Ne signifie-t-il pas un aveu d'échec de ladite politique, et, outre mesure, un retour en force de l'Etat dans le contrôle des affaires économiques algériennes ?
Il ne me semble pas que la démarche gouvernementale soit chargée d'arrière-pensées pour «revenir» aux affaires économiques. Primo, parce que l'emprise étatique n'a à ce jour pas quitté l'environnement économique. Nous dépendons essentiellement des revenus des hydrocarbures, (propriété étatique) pour satisfaire nos besoins vitaux (biens consommables, médicaments, biens d'équipements..), secundo, parce que le secteur privé, pour des raisons diverses, n'a pas pu se développer pour se substituer aux entreprises publiques et jouer un rôle majeur sur la scène économique, tant nationale qu'internationale. La privatisation avec un portefeuille d'entreprises souvent déstructurées, possédant un parc de machines obsolètes, souvent avec une pléthore de personnel non qualifié, a traîné trop longtemps pour donner les résultats escomptés. La pression sociale a fait perdre, peut-être, le courage politique à nos gouvernants pour réussir cette phase de privatisation. Par conséquent, la complexité d'un développement économique national et de surcroît industriel ne se limite nullement à sa portion «privatisation d'entreprises agonisantes». Le retard mis à identifier une vision globale de notre développement économique en associant impérativement le secteur privé nous handicape à ce jour.
Peut-on dire, dans ce cas précis, que le gouvernement veut «importer» le modèle économique sud-coréen, lequel est basé sur de grandes entreprises championnes ?
La mondialisation a vidé de sens ces modèles coréens, ou d'industries industrialisantes prônées chez nous dans les années 1970. Quel que soit le modèle économique que vous vouliez implémenter, des conditions spécifiques locales minimales sont nécessaires pour réussir. Comme nous l'avons dit plus haut, «semer» des entreprises qui se maintiendront en tant que leader dans leur secteur équivaut à créer au sein de ces entreprises un pôle recherche et développement pertinent, asseoir une culture managériale et entreprenable performante avec une démarche de qualité, une préoccupation environnementale, de développement durable et de responsabilité sociétale, une veille technologique et réglementaire planétaire, etc. C'est possible, mais j'estime que les conditions minimums de réussite sont insuffisantes actuellement dans notre pays.
En tant qu'expert, cette mesure portera-t-elle ses fruits ? En d'autres termes, contribuera-t-elle à l'émergence d'une économie performante, compétitive et développée ?
J'insiste, ces «13 championnes» ne sauraient constituer à elles seules une alternative au redéploiement industriel de tout un territoire. Une hirondelle ne fait jamais le printemps ! Une économie ne devient développée qu'après avoir levé toutes les contraintes à son épanouissement. Il s'agira de contraintes administratives et réglementaires inadmissibles pour susciter l'acte d'investir et ce, en comparaison avec nos voisins et le reste des pays de la Méditerranée (Airbus va s'installer en banlieue tunisienne avec, à la clé, 2 000 emplois à créer). Il est archifaux de faire croire que nous offrons les conditions les plus favorables à l'investissement dans
notre pays :
- de développer l'offre qualitative de l'ANDI pour aiguiller l'investissement par des études de marché locales et régionales(maghrébines et euro méditerranéennes) par secteur économique, par l'octroi d'avantages en nature, par un accompagnement personnalisé de chaque projet, par la proposition du volet formation du personnel nécessaire au projet… en quelque sorte, d'une agence de troisième génération qui allègera le formalisme pour se consacrer au fond de sa mission, pour qu'enfin nos zones industrielles regorgent d'employés et ressemblent à des ruches ;
-de développer la concertation transversale entre ministères pour plus d'intégration, plus de cohésion, plus d'harmonie dans notre développement ; il est impensable de comptabiliser près de 900 000 chômeurs qualifiés sans oser dire que nous avons un problème majeur de qualification de personnels qui ne répondent plus aux besoins du marché et sans lancer un plan national de formation complémentaire à tous ces agents pour les rendre opérationnels ;
- d'identifier nos points forts et des opportunités qui se présentent. Par exemple, en plasturgie, nous consommons quelque 500 000 t/an de plastiques et nous n'en produisons que 250 000 t/an.
Il y a donc un potentiel de doubler notre production de plastique pour la substituer à l'importation et compte tenu que nous avons le privilège de produire la matière première et l'énergie à bon marché, nous avons donc les conditions nécessaires et suffisantes pour jouer un rôle majeur dans la région en plasturgie. Et tout cela n'est porté ni par nos gouvernants, ni par les fédérations concernées, ni par le patronat. Nous pouvons nous étaler davantage sur le développement vers une économie performante et compétitive. Il y a un changement de mentalité et de vision globale à cultiver au sein de nos opérateurs pour progresser vers la compétitivité de notre économie. L'Etat lance ces «13 championnes», il appartient donc à l'Etat de faciliter encore plus le lancement par le privé de «13 000 PMI championnes». Il suffit de si peu… pour que ce rêve devienne réalité.


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