Synthèse de Ghada Hamrouche Le médiateur international Lakhdar Brahimi poursuit ses efforts diplomatiques pour tenter de trouver une solution mutuellement acceptable à la crise syrienne. Pour sa deuxième visite dans la région et dans l'espoir d'obtenir un cessez- le-feu durant les fêtes de l'Aïd, il a été reçu hier par le président syrien Bachar al-Assad. M. Brahimi, dont c'est la deuxième visite depuis sa prise de fonctions le 1er septembre, avait indiqué à son arrivée à Damas que ses discussions allaient porter sur «la nécessité de diminuer la violence actuelle et si possible de l'arrêter à l'occasion de l'Aïd al-Adha». Le médiateur international a appelé les belligérants en Syrie à proclamer «unilatéralement» un cessez-le-feu pour la fête de l'Aïd al-Adha, à l'issue de ses entretiens avec le président syrien Bachar al-Assad. «J'en appelle à tous, à chaque Syrien, dans la rue, les villages, aux combattants dans l'armée régulière syrienne et aux opposants, pour qu'ils prennent une décision unilatérale d'arrêter les hostilités à l'occasion de l'Aïd al-Adha et que cette trêve soit respectée à partir d'aujourd'hui ou de demain», a dit M. Brahimi à la presse. Il a affirmé qu'il s'agit d'une «initiative personnelle, et non d'un plan détaillé de paix. C'est un appel à chaque syrien», a-t-il insisté. Il a ensuite indiqué avoir contacté des dirigeants de l'opposition civile à l'intérieur et à l'extérieur de la Syrie, et les groupes armés à l'intérieur du pays. «Nous avons trouvé un accueil très favorable à notre appel», a-t-il dit. «Nous retournerons en Syrie après l'Aïd et si le calme s'installe réellement pendant cette fête nous continuerons à travailler» sur une trêve durable, a-t-il ajouté. Plusieurs pays, les Etats-Unis, la Chine, le Koweït appuient l'appel du Secrétaire général des Nations unies et du secrétaire général de la Ligue arabe pour que toutes les parties en Syrie mettent un terme à la violence, qui a touché vendredi le Liban après l'assassinat du chef des renseignements de la police libanaise, attribué au régime syrien par l'opposition et qui fait craindre de replonger le pays dans la tourmente. L'attaque à la voiture piégée perpétrée à Beyrouth et qui a fait ressurgir le cauchemar des attentats qui ont ensanglanté la capitale jusqu'à un passé récent, a visé le général Wissam al-Hassan, qualifié de «fer de lance contre le régime syrien» par la presse. L'attentat a fait 3 morts et 126 blessés, selon une source gouvernementale. Les experts estiment aussi que la Syrie est le suspect numéro un dans cet assassinat qui démontre que, même affaibli par une révolte, qui s'est transformée en conflit armé, le pouvoir à Damas a encore les moyens d'agir chez son voisin. Sur le terrain, les combats se poursuivent, notamment à Alep et Damas. Ces violences interviennent au lendemain d'une nouvelle journée sanglante qui a fait 130 morts à travers la Syrie, selon un décompte de l'Osdh.