Photo : N. Hannachi De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi
Sans étoiles inaugurales mais avec beaucoup d'expression, la 6e édition du Festival international du malouf s'est ouverte, samedi soir dernier, au Théâtre régional de Constantine, en présence du Wali de Constantine et du directeur de wilaya de la culture, M. Foughali qui est aussi le commissaire du festival.Placé sous le slogan «l'Algérie dans le cœur», manière de mettre en exergue les festivités du cinquantenaire de l'indépendance, l'événement artistique s'est ouvert avec la sympathique troupe féminine marocaine, Arij, qui s'est distinguée par son aspect académique et sa pure touche traditionnelle apportée à ce patrimoine andalou. Peu connue à l'échelle internationale bien qu'elle cumule huit années d'existence (2004-2012) et compte de jeunes artistes, Arij a montré sur scène des aptitudes musicales certaines révélant une association en quête de renouveau mais en restant attachée à des airs originels qui ont subjugué les mélomanes. Abir, la vocaliste du groupe, a donné du charme à la prestation en guidant les neuf instrumentistes. Après un wasl andalou, un inchad maghrébin et un istihlal (en do majeur), Arij préludait une partie du répertoire classique, populaire du nord marocain avec une qasida dont la poésie est Algérienne, Arfiq ya malki bi âabdeq. Une exécution qui a subjugué l'assistance qui sera gâtée avec une autre qasida populaire intitulée Lama bada minka el kaboul qui enchantera cette fois les cheikhs du Malouf présents, à l'image de Hadj Fergani qui offrira à la troupe un capella. Loin des grosses pointures de la musique andalouse, puisque détenant juste un bon niveau comparable à ceux des associations musicales, algériennes, la formation de Mohamed Lotfi El Khamal a illustré une autre facette de la musique andalouse : celle d'un art produit par de jeunes femmes. «Nous insistons sur l'aspect académique pour perpétuer ce patrimoine andalou commun aux pays du Maghreb», dira-t-il. Ayant sillonné des pays européens (Suisse, Italie, Belgique, Portugal…), Arij se soucie beaucoup plus de la préservation que de la création de nouveaux arrangements. Et lorsque l'on se plie aux exigences de la figure incontestable du genre au Maroc, Omar Metioui, on ne risque pas de perdre le diapason. «Metioui est une figure incontestable. Il puise au fond de cette musique andalouse et lui attribue sa juste valeur sans la dénaturer. C'est un multi instrumentiste et un chercheur impressionnant», reconnaît El Khamal.Avant l'entame de la soirée, l'artiste Abderrachid Boukhouiat a été honoré. C'est l'une des traditions instaurée par le festival depuis sa création. En seconde partie de la soirée, du pur malouf sera présenté aux mélomanes. Righi et Touati accompagnés de la troupe locale, sous la direction de Boukredera, ont enchaîné avec des opus du terroir local dont Salah Bey, le standard à plusieurs interprétations. Un début de festival presque timide non pas par la qualité des œuvres interprétées, mais par l'affluence. Le public n'a pas rempli le théâtre comme à l'accoutumée, pourtant la communication a été élargie par le commissariat. Notons que Nessma TV, la chaîne de télévision tunisienne, a été conviée pour couvrir l'évènement.