Voyager sans billet et enregistrer seulement avec un passeport ou une carte d'identité nationale, c'est selon, est désormais une réalité en Algérie. En effet, après avoir révolutionné plusieurs pays du monde, le billet électronique, ou e-ticket pour les initiés, commence graduellement à être généralisé dans notre pays. L'avènement de cet outil souple, rapide et efficace, permet un gain de temps précieux, la vente de billets à distance, et surtout accroît de fait la productivité. Côté clients, les passagers n'auront désormais plus à craindre de la perte de leur billet et pourront modifier plus facilement les dates ou l'itinéraire de leur vol. Ce nouveau mode de paiement est suggéré par les instances aériennes internationales. En effet, conformément aux recommandations de l'Association internationale du transport aérien, IATA, qui avait fixé, la date butoir du 1er juin 2008 à ses 240 compagnies membres, la compagnie nationale d'aviation civile Air Algérie, ainsi que celles activant sous le ciel algérien, sont passées à la billetterie électronique à partir du milieu de l'exercice écoulé. Une année après, un grand pas a été fait par les états majors des ces sociétés sans pour autant mettre fin définitivement au billet en papier. Aigle Azur, la compagnie qui a fait entrer le billet électronique en Algérie… On se souvient que ce nouveau mode de paiement a fait son entrée, dans notre pays, par le biais de la compagnie aérienne, de droit français, Aigle Azur. Cette société que gère l'Algérien Arezki Idjerouiden, a été, en effet, la première à opter pour ce nouveau modèle. Une année après les exigences de l'IATA, Aigle Azur est la compagnie aérienne qui regroupe le plus grand nombre d'agences de voyages émettrices de billets électroniques en Algérie. Plus de 210 agences partenaires sont désormais connectées. Motif ? Aigle Azur œuvre à la modernisation de ses services grâce au processus de formation d'Amadeus, qui lui a permis de transformer 210 agences agréées en agences ETD (E-Ticket Direct), nous explique-t-on. Et grâce à la formation de son personnel, Aigle Azur, a pu doter la quasi-totalité de ses agences d'équipements permettant l'émission électronique. «Ce nouveau mode de gestion facilite considérablement le quotidien des agents de voyages et améliore de surcroît la qualité des services», nous a indiqué un responsable d'une agence de cette compagnie. L'opération s'est effectuée vers la fin de l'exercice écoulé : «Depuis début de novembre, les agences de voyages algériennes ont désormais la possibilité d'émettre des billets électroniques [e-ticket] sur les vols Aigle Azur», avait annoncé cette compagnie dans un communiqué de presse. La même source, pour rappel, avait expliqué «les vertus» de cette opération. En effet, l'e-ticket permet de faciliter le voyage des passagers. Stocké sous format électronique, il peut être imprimé à volonté ! Et de ce fait, les voyageurs ne peuvent plus le perdre. Il leur suffit de se présenter directement à l'enregistrement munis de leur pièce d'identité en cours de validité, précise Aigle Azur plus loin. Chez Air France, ce nouveau mode de vente a fait son bout de chemin. Pas moins, en effet, de 98% de tous ses clients l'ont adopté. «Cette véritable révolution est en marche qui démontre bien l'attrait des nouvelles technologies pour les clients algériens», a déclaré récemment à Alger Jean-François Fauveau, délégué régional d'Air France dans notre pays. Pour ce responsable, «le client algérien, à l'instar du client international, recherche de plus en plus d'autonomie, de gain de temps et de fluidité en matière de voyage», d'où le succès, à ses yeux, de cette opération. En clair, depuis le début de l'année en cours, les agences relevant de cette compagnie aérienne se sont mises à l'œuvre de cette nouvelle technologie. «L'avenir est à Internet, c'est pour cette raison qu'au lieu d'étendre le réseau commercial à travers les agences propres à la compagnie, le billet électronique sera plutôt encouragé», a-t-illaissé entendre. Quand Air Algérie se met à l'ère de l'Internet Si, par ailleurs, plusieurs compagnies ont mis tous les moyens humains et financiers pour la généralisation de cette formule, la compagnie aérienne nationale Air Algérie s'est mise également à l'ère de la mondialisation et de l'Internet. Le patron d'Air Algérie, Abdelwahid Bouabdallah, a annoncé, dans une déclaration à la presse, que sa compagnie a respecté le délai du 31 mai 2008 fixé par l'Organisation internationale de l'aviation civile pour l'abandon du billet en papier. A ce propos, le président-directeur général de la compagnie nationale a indiqué que le taux d'utilisation du billet électronique en Algérie qui était de 2% en mars dernier est passé à 40% en avril pour atteindre 100% fin mai dernier. «Le passage à la billetterie électronique permettra à la compagnie d'entrer dans le professionnalisme souhaité par tous», avait-il expliqué, pour qui cette opération a nécessité beaucoup d'argent et d'efforts. Mais, en dépit des avantages que représente le billet électronique, entre autres, la réduction du coût du billet et l'impossibilité de son utilisation par un tiers en cas de perte, cette opération peine à être totalement adoptée. La preuve : le billet rouge et blanc continue, encore, de circuler… S. B.