Photo : S. Zoheir Par Smaïl Boughazi Face à la concurrence de plus en plus féroce sur le trafic aérien, Air Algérie compte maintenir ses parts de marché et même intégrer le trafic de sixième liberté (trafic de transit), qui ne représente pour le moment que 5%, pour renforcer sa présence à l'international. Ainsi, l'arrivée de nouvelles compagnies aériennes dans le ciel algérien n'inquiète pas le P-dg de la compagnie, Mohamed-Salah Boultif, cependant il pense qu'un redéploiement s'impose. Et dans cette optique, l'un des axes majeurs du plan de développement de la compagnie publique concerne la création d'un «hub» (plateforme de transit) pour entrer dans le trafic de sixième liberté. Pour Boultif, qui s'exprimait, hier, sur les ondes de la Radio nationale, ce projet est actuellement à l'étude. C'est un projet déjà avalisé par le conseil d'administration, qui permettrait d'avoir une vision plus globalisée du concept de «point à point», ajoute-t-il. Outre l'optimisation de l'utilisation du réseau actuel, Boultif a parlé aussi du développement de certaines destinations, actuellement à l'étude, et de la création de correspondances. En d'autres termes, il s'agira d'aller chercher du trafic en Afrique et de le transporter au Moyen-Orient et en Europe. Le patron de la compagnie publique a cité notamment le renforcement des dessertes actuelles comme Dakar, Niamey, Nouakchott, ainsi qu'Abidjan, en plus de l'ouverture de nouvelles dessertes. L'autre axe évoqué par Boultif est celui du renouvellement de la flotte d'Air Algérie, dont la moyenne d'âge actuelle est de 7,5 ans. Ainsi, 45 milliards de dinars du budget global seront dédiés à l'acquisition de trois nouveaux appareils de 150 places et deux avions cargos. La flotte actuelle de 42 appareils a été renouvelée à hauteur des deux tiers, avec l'acquisition prochaine de trois modules de 250 places, trois appareils de 150 places et deux avions cargos.Quant à l'ouverture du trafic domestique au privé, il a indiqué que la compagnie n'est pas en situation de monopole. Il dira, au même titre, que l'application de l'open sky aux compagnies «low cost» qui ne serait pas accompagné d'une politique touristique à l'international n'est pas indiqué, et qu'il est préférable de «libéraliser dans le cadre d'accords bilatéraux».Enfin, au sujet de la ligne Alger-Pékin, l'invité de la radio dira que compte tenu de sa faible rentabilité elle est actuellement «sous la loupe». Il explique que cette ligne est soumise à la forte concurrence des compagnies de 6e liberté. Toutefois, il garde un espoir et estime que «son avenir n'est pas si terne, grâce au flux de trafic passagers en provenance de Chine conséquent aux nouveaux projets en Algérie, comme la Grande Mosquée d'Alger». Quant à l'ouverture d'une ligne Alger-New York, le P-dg d'Air Algérie s'est dit prêt à l'étudier, mais un tel projet est tributaire d'un accord bilatéral avec les autorités de l'aviation civile américaine, explique-t-il.