La compagnie aérienne nationale découvre ses faiblesses à l'international étant donné qu'elle n'active sur le réseau que du point à point. La compagnie aérienne nationale, Air Algérie, envisage la création d'une plate-forme de correspondance ou hub pour entrer dans le trafic de transit international, a indiqué son P-DG, Mohamed Salah Boultif à la Radio nationale Chaîne III. La possibilité de créer un hub à Alger est actuellement à l'étude, a-t-il ajouté, tout en révélant que ce projet est déjà avalisé par le conseil d'administration. Deux modèles de compagnies aériennes existent, les conventionnelles comme Air Algérie et celle des pays du Golfe comme Emirates ou encore Qatar Airways, qui ont créé un concept de sixième liberté en passant par des hubs. Les compagnies n'ont pas de véritables marchés et utilisent le trafic de transit, via un réseau de liaisons aériennes globalisé, ramenant ainsi du trafic, le font transiter par des hubs et acheminent les passagers sur différentes destinations. Air Algérie, quant à elle, reste une compagnie de type conventionnel, activant sur le réseau du point à point à l'international et compte sur ses seules lignes domestiques qui enregistrent près d'un million de passagers. Dans le plan de développement 2012-2016 et pour lequel 60 milliards de dinars ont été consacrés, il est prévu le renforcement des destinations existantes, la création de correspondances, à savoir aller chercher du trafic en Afrique et de le transporter au Moyen-Orient et en Europe, selon M. Boultif. Dans la stratégie de développement d'Air Algérie, l'Afrique figure en première position avec le renforcement des dessertes actuelles, comme Dakar, Niamey, Nouakchott, et plus tard Abidjan, en plus de l'ouverture de nouvelles dessertes. Pour la réalisation de ce programme à moyen terme, M.Boultif estime qu'il faut renforcer la flotte actuelle, tout en précisant que 45 milliards de dinars du budget global seront consacrés à l'achat de trois nouveaux appareils de 150 places. Par ailleurs, il faut souligner que la flotte actuelle composée de 42 appareils, a été renouvelée à hauteur des deux tiers, avec l'acquisition prochaine de trois modules de 250 places, trois appareils de 150 places et deux avions cargos. Ce renouvellement graduel a coûté 60 milliards de dinars. Concernant l'ouverture du marché du transport aérien au secteur privé, M.Boultif a indiqué «qu'Air Algérie n'est pas en situation de monopole», et a rappelé que «20 compagnies exploitent le marché algérien du transport aérien». S'agissant des retards des vols de la compagnie Air Algérie, M.Boultif a souligné que l'amélioration du service est manifeste, grâce à la gestion des causes endogènes, comme la maintenance, alors que subsistent les causes exogènes comme les conditions de la «météo», a-t-il ajouté. Au sujet de la saturation des vols au niveau de la réservation, tout en rappelant qu'à l'embarquement l'appareil est vide, M.Boultif dira qu'il s'agit de passagers ayant renoncé à leur vol pour des raisons diverses, d'où les vides constatés. Pour l'exercice 2012, le chiffre d'affaires s'annonce positif. La seule saison estivale ayant enregistré une évolution de 15% sur le réseau domestique. S'agissant de la saison du Hadj en 2011, M.Boultif s'est dit plutôt satisfait. Par ailleurs, les lignes à faible rentabilité sont surveillées, précise le patron d'Air Algérie, notamment celle Alger-Pékin, soumise à la forte concurrence des compagnies de 6e liberté. L'ouverture d'une ligne Alger-New York, à laquelle la compagnie est favorable, est un projet qui reste tributaire d'un accord bilatéral avec les autorités de l'aviation civile américaine a expliqué M.Boultif.