Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine
L'activité culturelle fait partie de l'environnement nécessaire dans une ville. Elle devrait faire partie de cette chaîne qui constitue le quotidien de chaque personne. Les urbanistes connaissent l'importance du secteur de la culture et lui accordent souvent une place importante dans l'affectation des sols. D'ailleurs, ils font de leur mieux pour implanter les structures culturelles à proximité des ensembles d'habitations pour faciliter l'accès à ces lieux de rencontre permettant aux artistes d'offrir l'environnement idéal pour se perfectionner et se produire, d'autant qu'un artiste à besoin de rendre publiques ses œuvres et voir comment les spectateurs réagissent devant ses efforts. Il est connu qu'un artiste sans public, c'est comme un poisson que l'on fait sortir de l'eau.Au niveau de la wilaya de Aïn Defla, toutes les dispositions ont été prises à travers les différents plans de développement pour mettre à la disposition de la population des structures pouvant accueillir l'activité culturelle et encourager les jeunes à pratiquer l'art. Il faut reconnaitre que de nombreuses structures culturelles sont aujourd'hui réparties ici et là à travers le vaste territoire de la wilaya de Aïn Defla.En matière d'activité, les troupes musicales ou théâtrales de cette wilaya ont fait parler d'elles à travers différentes manifestations nationales ou internationales. La troupe théâtrale Mahfoud-Touhri de Miliana, qui a représenté l'Algérie sur plusieurs scènes à l'étranger, s'est constituée dans cette ville de l'intérieur du pays où elle continue d'exister et de former de nouvelles générations d'artistes. La troupe théâtrale «Praxis» de Miliana est aussi très connue au-delà des frontières de cette wilaya et continue d'assurer la formation pour les jeunes dans cet art. Toutefois, l'existence de ces deux troupes est loin d'être sans heurts ni difficultés, ce qui ne les a pas empêchées de produire, grâce à la volonté et aux sacrifices de leurs membres. Les difficultés rencontrées sont principalement liées au financement des activités et productions ainsi qu'à la disponibilité d'un siège. La troupe «Sirat Boumediene» d'El Amra, qui a également contribué à l'émergence d'artistes et dont certaines pièces sont arrivées à se distinguer dans plusieurs manifestations au niveau national, connaît les mêmes difficultés et travaille dans les mêmes conditions, ce qui ne l'a pas empêchée de présenter au large public ses œuvres. De plus, il faut signaler que, depuis un certain temps, la wilaya de Aïn Defla n'abrite plus certains festivals qu'elle avait l'habitude d'organiser. Le Festival national du théâtre de l'enfant, après plusieurs éditions, s'est lentement éteint et n'arrive plus à briller comme avant. La troupe de la commune de Arib, spécialisée dans ce genre de théâtre, est en catalepsie pour les mêmes raisons que les autres troupes. Il est vrai que certaines troupes arrivent, cahin-caha, à produire en s'adaptant aux conditions de travail désastreuses parce que leurs membres, qui ont l'art dans les veines, soutiennent que tant qu'il y a un public pour voir et apprécier leurs œuvres, il y aura toujours le plaisir de se produire et la force de surmonter les difficultés. Mais l'Administration peut aplanir beaucoup de ces écueils pour, d'abord, construire une scène culturelle et permettre ensuite à tout artiste, toute association, quelle que soit leur stature, d'avoir une place sur cette scène et d'apporter leur souffle créatif à la vie culturelle dans la région.