Barack Obama a remporté l'élection présidentielle américaine battant son adversaire républicain Mitt Romney qui n'a pas pu finalement déloger le démocrate de la Maison-Blanche. Obama décroche ainsi à 51 ans un second mandat historique à la tête de l'hyperpuissance. Le premier président noir des Etats-Unis, ayant triomphé il y a quatre ans sur des slogans du «changement», aura réussi à convaincre ses compatriotes qu'il était meilleur que son adversaire pour les quatre années supplémentaires. En dépit d'un bilan mitigé teinté de déception. La victoire d'hier reste néanmoins particulièrement historique. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, un seul démocrate, Bill Clinton, a réussi la même performance en enchaînant deux mandats pleins à la tête des Etats-Unis. «Lors de cette élection, vous le peuple américain, vous nous avez rappelé que si la route a été difficile, si le voyage a été long, nous avons redressé la tête. Nous avons repris le dessus», a-t-il lancé dans son discours de victoire sur une grande scène du palais des congrès, McCormick, Place de Chicago, son quartier général. Se voulant prometteur pour ce second mandat Obama dira : «Le meilleur reste à venir.» A travers le Monde, la victoire du candidat démocrate a été chaudement félicitée. La Chine en appelant Washington à une «coopération constructive» et la Russie à des «initiatives positives». L'Allemagne comme la France, à l'instar des institutions de l'Union européenne, l'ont invité à se concerter résolument avec l'Europe pour surmonter la crise économique. La victoire d'Obama n'a pu se dessiner que dans les derniers moments du dépouillement. Il a arraché largement assez d'Etats clés pour réduire à néant les espoirs de Romney de mettre en échec le locataire de la Maison-Blanche, dans une course qui s'est, comme prévu, résumée à un coude à coude dans les régions cruciales. Dans un scrutin organisé au suffrage universel indirect, il fallait remporter 270 voix de «grands électeurs» sur les 538 du collège électoral. Obama a réussi en remportant une écrasante majorité des Swing State dont le New Hampshire, la Pennsylvanie, le Michigan, le Colorado et le Nevada, le Wisconsin et surtout l'Ohio. La victoire d'Obama sera toutefois moins exubérante qu'en 2008, lorsqu'il avait largement dominé John McCain lors d'un scrutin qui fera date. Romney a gagné des Etats qui avaient été remportés il y a quatre ans par le démocrate, dont la Caroline du Nord et l'Indiana. Hier on était loin des 240 000 personnes ayant écouté religieusement le premier discours de président élu d'Obama sous le fameux slogan «yes we can !» Même avec la légitimité de sa réélection, les promesses d'Obama risquent de se heurter au puissant Congrès, où l'on s'acheminait vers un statu quo entre les deux grands partis politiques. Les républicains ont réussi à conserver le contrôle de la Chambre des représentants, entièrement renouvelée, tandis que les démocrates paraissaient en mesure de conserver le contrôle du Sénat après avoir remporté plusieurs sièges emblématiques, dont l'ancien de Ted Kennedy au Massachusetts. Le petit-neveu du président assassiné John F. Kennedy a été élu, mettant fin à deux ans d'absence au Capitole de cette grande famille politique. M. B.