La Chine, deuxième puissance économique mondiale, derrière les Etats-Unis, a un nouveau chef et une nouvelle équipe dirigeante à la tête de son seul et unique parti, le Parti communiste chinois (PCC). Xi Jinping a en fait été désigné pour prendre les rênes du PCC, entouré de six autres hauts cadres au sein du Bureau politique du parti, cette instance suprême sur laquelle pèse une lourde responsabilité politique, sociale et économique. Ce dernier qui a aussi été nommé chef de la Commission militaire centrale du PCC sera amené dans quelques mois à prendre le destin du pays, à la tête de la présidence de la République chinoise, en remplacement de l'actuel chef d'Etat Hu Jintao. Il faudra toutefois attendre la réunion du parlement, prévue en mars 2013 pour se faire élire à la tête de ce pays qui a l'ambition de détrôner les Etats-Unis pour devenir la première puissance économique mondiale. A noter que le Bureau politique a réduit ses membres de neuf à sept personnes. Aussitôt élu, le Bureau politique du Comité central (CC) du PCC a tenu sa première réunion, exclusivement consacrée à la mise en œuvre des idées-forces du 18e Congrès national du PCC qui s'est achevé jeudi, a rapporté Radio Chine Nouvelle. Un communiqué officiel a sanctionné cette rencontre qui a «qualifié le 18e Congrès du PCC, organisé du 8 au 14 novembre, de réunion extrêmement importante convoquée pendant la phase décisive pour parachever la construction in extenso d'une société de moyenne aisance», ont encore rapporté les média chinois. «Selon le communiqué, l'étude, la promotion et l'exécution des idées-forces du congrès concernent le travail du Parti et du pays ainsi que le développement durable de la cause du socialisme à la chinoise. Ces éléments revêtent une grande importance pour parachever, en toute confiance, la construction in extenso d'une société de moyenne aisance sous la direction de Xi Jinping». Le nouveau homme fort du pays doit s'attaquer en urgence aux problèmes internes qui secouent le PCC, lutter contre la corruption qui gangrène le pays, avant de penser à une nouvelle offensive qui donnera un nouveau souffle à la machine économique de Pékin. «Nous avons de nombreux problèmes urgents à l'intérieur du Parti qui doivent être résolus, en particulier celui de la corruption, cause de divorce avec la société», a lancé Xi Jinping, le nouveau secrétaire général du PCC, en présentant hier le nouveau Comité permanent du Bureau politique du PCC. Considéré comme conservateur, Xi Jinping se voit toutefois contraint d'accélérer les réformes politiques et économiques en cours. Du haut de ses 59 ans, ce «Fils de prince», comme l'appelle son «entourage» en raison du passé révolutionnaire de son père, un proche de Mao, le numéro un du PCC est connu pour être un défenseur acharné des entreprises publiques de son pays. Les partenaires économiques de la Chine commencent déjà à grincer des dents. La Une du Times illustre parfaitement ce sentiment de crainte qui anime les investisseurs étrangers, surtout américains. «Le leader du monde non libre», c'est ce qu'a écrit le Times en fait. Pour rappel, Xi Jinping est devenu chef du Parti à Shanghaï en 2007 où il a dû régler plusieurs problèmes graves de corruption. Les révélations sur les richesses de sa famille, le mois dernier, le pousseront peut-être à agir pour plus de transparence sur les biens des leaders au pouvoir à Pékin. L. M. /Agences.